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TaxiTram du samedi 30 mars 2019

Où est la maison de mon ami ? à la maison des arts, centre d’art contemporain de malakoff

L’exposition s’inscrit dans la continuité des engagements portés par la maison des arts, centre d’art contemporain de malakoff, et dans sa volonté de présenter et d’aborder des sujets en lien avec l’actualité. En réunissant une vingtaine d’artistes issus de la scène contemporaine syrienne, lecentre d’art entend ainsi offrir aux artistes, un dialogue et la possibilitéde témoigner. Clin d’oeil poétique au film d’Abbas Kiarostami de 1987,Où est la maison de mon ami ? aborde la question de la perte etde l’exil forcé mais aussi de la reconstruction, entre souvenirs, rêveset cauchemars. Maison perdue, maison détruite, maison rêvée, maisonré inventée… chacun des artistes avec son histoire, ses fractures et son humour, sa poésie et sa révolte, fait émerger un monde vibrant et sensible qui nous dit autre chose de la réalité.

Installations, vidéo, photographies, peintures, dessins, sculptures… leurs oeuvres viennent symboliser, à la maison des arts, centre d’art contemporain de malakoff, l’intérieur d’une maison faite de silences et de fracas, de douleur et de douceur, d’interpellations et d’invitationsau rêve. La maison est ce qui nous protège, l’ami celui qui accompagne, qui console. L’art, ce qui permet de sublimer l’expérience.

 

des attentions au Centre d’art contemporain d’Ivry – le Crédac

Brice Domingues, Catherine Guiral et Hélène Meisel conçoivent cette exposition et le 10e Royal Garden, plateforme éditoriale en ligne, pensé à cette occasion comme amorce et prolongement du projet global. des attentions explore la duplicité des régimes d’attention dans un milieu numérique, où la capacité de concentration est devenue un capital, autant canalisé et capté que saturé et dilapidé. Entre le désoeuvrement et la désinformation, la « désattention » saperait la réceptivité de l’esprit. Alors qu’il estime que l’oeuvre d’art nécessite une contemplation concentrée, Walter Benjamin note en 1939 une « réception par la distraction, de plus en plus sensible dans tous les domaines de l’art, et symptôme elle-même d’importantes mutations de la perception ». Différente de la flânerie, de la dérive ou du divertissement, la distraction contemporaine est un voyage immobile, voguant d’interfaces en interfaces, aiguillée par l’appât du lien. Créées au tournant des années 1990, certaines œuvres interrogent l’émergence d’une économie de l’attention, convertie en parts de marché par l’industrie médiatique. Pour contrer ces rouages d’une société du contrôle, Antoni Muntadas désire une attention intentionnelle : « la perception requiert de s’impliquer ». Des démarches plus récentes sondent le potentiel d’hypnose, de rêve, parfois d’hallucination que promettent les écrans, la navigation et les réseaux, reconfigurant les expériences de la lecture et du récit, comme celles du dialogue et du discours. Des pratiques critiques, résistantes et pirates esquissent la possibilité de se dérober à une attention directive, par l’adoption de focales biaises, émancipées et furtives, ralliant la définition de l’attention pensée par Yves Citton : la capacité d’être attentionné, de se soucier et de prendre soin. Veiller sur plutôt que surveiller.

 

GESTE au cneai = centre national édition art image 

L’exposition porte sur l’enregistrement des gestes, nécessairement conditionné par l’outil technologique employé. Dans sa postface de l’ouvrage Les Gestes de Vilém Flusser, Louis Bec note : « Nous voyons surgir des gestes nouveaux qui pourraient paraître insignifiants mais qui sont les révélateurs d’une transformation profonde ». L’exposition examine l’incidence de nouvelles gestuelles sur nos comportements. Elle aurait pu commencer avec la chronophotographie et le désir de mieux comprendre la décomposition du mouvement en tant que phénomène échappant à l’œil nu. Elle se serait poursuivie par celle de la délégation du geste transitant par la machine quia bouleversé les pratiques artistiques au XXe siècle et matérialisé par Moholy-Nagy dans les Telephone Paintings. Elle aurait vécu l’arrivée de la camera portapak, aurait croisé l’histoire de la notation du mouvement. L’exposition retient du regard moderne, qui envisageait l’appareil photo comme une prothèse visuelle, sa faculté à augmenter les capacités sensorielles du corps et du cerveau humain. Elle s’ancre définitivement dans la relation du geste aux pratiques digitales et à leurs incidences linguistique, économique et sociale.

Que les artistes s’intéressent à un algorithme qui permet de nous identifier et de quantifier nos humeurs à travers nos expressions faciales (Matan Mittwoch), à l’apprentissage automatique et à ses achoppements (Julien Prévieux) ou qu’ils s’imprègnent de pratiques vernaculaires, véritables phénomènes Youtube, pour les détourner (Tal Isaac Hadad), nos comportements comme nos interactions en sont profondément modifiés.