TaxiTram 13 mai 2017
Le Centre Pompidou fête ses 40 ans en 2017 partout en France. Pour partager cette célébration avec les plus larges publics, il propose un programme inédit d’expositions, de prêts exceptionnels, de manifestations et d’événements pendant toute l'année. Le réseau TRAM s'associe à cet anniversaire et propose un TaxiTram pour découvrir les trois volets de l'exposition "SoixanteDixSept".
Centre d’art contemporain de La Ferme du Buisson
SoixanteDixSept – Quand Rossellini filmait Beaubourg
Début 1977, le Centre Pompidou ouvre ses portes au public qui rencontre pour la première fois l’art contemporain. Et Roberto Rossellini consacre son dernier film à ce moment historique. Le réalisateur se fait alors le témoin de l’avènement d’une nouvelle modernité – artistique, architecturale et culturelle -. À l’aide d’une caméra constamment en mouvement et d’un extraordinaire dispositif de micros cachés, il filme le musée comme jamais personne ne le fera après lui. Roberto Rossellini décède un mois après la finalisation du film.
Méconnu du grand public, ce document exceptionnel constitue ici le cœur de l’exposition. Sa diffusion s’accompagne des archives inédites de la Fondation Genesium, de son producteur et dernier compagnon de route Jacques Grandclaude : un montage vidéo extrait de 11 heures de rushs où il suit pas à pas le cinéaste au travail, 2500 photographies du tournage et des heures d’enregistrements sonores des visiteurs réalisés par Rossellini à l’aide de ses micros cachés.
Cette plongée dans les premiers jours du Centre Pompidou est revisitée aujourd’hui par Marie Auvity avec un film réalisé spécialement pour l’exposition, qui donne la parole à l’équipe technique pour raconter la fabrication du film en lien avec la création du musée. À travers cet ensemble exceptionnel se pose la question du regard que l’on porte sur le musée et ce qu’il produit : entre démocratisation et massification culturelle, l’invention d’un nouveau spectateur, d’une nouvelle muséographie, d’un nouveau rapport à la cité. Quelle mémoire porte le musée et de quelles projections, critiques et reconstitutions fait-il l’objet ?
frac île-de-france, le château
SoixanteDixSept, Hôtel du Pavot…
Commissaire de l’exposition : Xavier Franceschi
Fidèle au protocole commun aux trois lieux, l’exposition au château déroule une succession de paysages multipliant les analogies tant formelles que sémantiques pour une expérience inédite.
Autour de Chambre 202, Hôtel du Pavot de Dorothea Tanning (pièce acquise en 1977) se déploie une installation globale intégrant nombre d’œuvres aux accents surréalistes, jouant de correspondances explicites à la fois de matières et de situation avec l’œuvre de l’artiste américaine. Ce rapport à l’organique, à l’intime et à une certaine étrangeté induit par l’œuvre de Tanning se voit prolongé par d’autres œuvres, ayant toutes pour point de jonction l’année 1977.
La seconde partie de l’exposition s’ouvre sur des formes expérimentales et prospectives, notamment pour cette fin des années soixante-dix : composée de films et de vidéos, dont de nombreuses pièces en provenance d’autres Frac, avec des œuvres révélatrices d’un autre
rapport au réel, qu’il s’agit de transposer en renouvelant les modes de narration, ou sur lequel il s’agit d’intervenir, un réel qui est celui que l’on vit pour autant d’expériences à dimension performative.
Ainsi, l’exposition rend compte de façon singulière de la réalité d’une période cruciale de l’art et de la vision que le Centre Pompidou a pu en avoir au moment de sa création.
Centre Photographique d’Île-de-France
SoixanteDixSept Experiment
Commissariat : Nathalie Giraudeau
Co-commissariat : Audrey Illouz, Rémi Parcollet, Marcelline Delbecq, Marina Gadonneix et Aurélie Pétrel
Le projet collaboratif proposé par le CPIF tend à performer des images autant qu’à produire de nouvelles œuvres.
Jouant d’une sélection contrainte par le chiffre 77, dans les collections du MNAM (nouveaux média et film) et dans le fonds Harry Shunk de la Bibliothèque Kandinsky, commissaires et artistes dégagent un réseau de signification d’un assemblage « magique – circonstanciel » de pièces, qui témoignent de l’énergie expérimentale de la scène artistique des années soixante-dix, notamment de la part des artistes de genre féminin.
Audrey Illouz (1978), Rémi Parcollet (1977), respectivement critique et historien d’art, et les artistes Marina Gadonneix, Marcelline Delbecq (1977) et Aurélie Pétrel (1980) sont invités à réagir à ce contexte d’exposition. Ces dernières explorent la question de l’expérimentation performative en concevant des dispositifs propices à faire image, au sein desquelles elles agissent. Elles construisent ce faisant un rapport aux images et un état d’être au monde dont une part pourrait être héritée des années 70.