Réseau artcontemporainParis / Île-de-France

TaxiTram 9 décembre 2017

Immanence
Notations

Il s’agit d’interroger le dessin comme médium propice à la retranscription des chemins tortueux de l’invention. Souvent fait de tentatives avortées, de ratures, de remises en cause, de visions ou d’envies trop grandes, le dessin est aussi le résultat d’une patiente construction. Sont présentés dans cette exposition, des dessins et carnets d’artistes, témoignant de leur nécessité de représenter leur pensée, leur parole. Notation renvoie aux multiples facettes du processus artistique. Chacune des pièces présentées est placée en relation avec les autres. La diversité des propositions artistiques témoigne de l’éclatement de la nouvelle forme. Une nouvelle forme succédant à la forme art contemporain caractérisée par son hétérogénéité, est le terrain de jeu idéal pour les différentes approches techniques du dessin.

Monnaie de Paris
Women House

Women House est la rencontre de deux notions : un genre – le féminin – et un espace – le domestique. L’architecture et l’espace public ont été masculins, tandis que l’espace domestique a été longtemps la prison, ou le refuge des femmes : cette évidence historique n’est pourtant pas une fatalité et l’exposition Women House nous le montre. Elle rassemble sur 1000 m2 et dans une partie des cours de La Monnaie, 40 artistes femmes du XXe et XXIe siècle qui se saisissent de ce sujet complexe et mettent la femme au centre d’une histoire dont elle était absente. Après l’étape parisienne, Women House s’exposera au National Museum of Women in the Arts à Washington D.C le 8 mars 2018.
L’enjeu de trouver un espace de travail chez soi a été théorisé en 1929 par Virginia Woolf, qui encourageait les femmes à trouver une chambre qu’elles puissent « fermer à clé sans être dérangé » dans son essai Une chambre à soi. C’est la date de « départ » de Women House, dont l’ambition se poursuit de manière thématique jusqu’à des œuvres récentes.

CAC Brétigny
Cette femme pourrait dormir dans l’eau

L’exposition Cette femme pourrait dormir dans l’eau a été conçue par l’artiste Hélène Bertin suite à une recherche sur l’art de vivre et la pratique artistique de Valentine Schlegel. La voyant tranquillement faire la sieste dans n’importe quel espace, l’un de ses amis pêcheurs choisit cette expression seoise pour nommer son attitude sereine.
Née en 1925, Valentine Schlegel a développé une pratique plastique quotidienne et mutante entre Paris et Sète. À l’image d’un couteau suisse, elle maîtrise plusieurs techniques pour réaliser des objets usuels aux corps sculpturaux : couverts en bois, vases en céramique, sacs en cuir, cheminées en plâtre. Conçu sans hiérarchie, souvent en collaboration avec ses amis, ce corpus est fait d’objets de différentes dimensions et aux usages tantôt fantaisistes, tantôt quotidiens. Valentine Schlegel a également réalisé nombre d’éléments architecturaux en plâtre destinés aux intérieurs. Ces sculptures à vivre sont aussi, par leur caractère indéplaçable, la raison pour laquelle son travail est resté méconnu. Si par ses œuvres elle ne s’adresse pas uniquement au monde des expositions, elle participe néanmoins à certains évènements historiques du Musée des arts Décoratifs à l’époque où le Centre Pompidou n’existait pas encore. À travers la pratique de cette artiste, Hélène Bertin cherche aujourd’hui à mettre en valeur l’importance d’autres adresses de l’art.

L’exposition s’accompagne de la publication d’un catalogue « bio-monographique » et a été pensée en deux parties. Une première partie, visuelle, constituée d’une sélection d’œuvres. Une seconde, vivante, ponctue l’exposition d’une cueillette, d’un dîner « romertopf », de polémiques autour du foyer de la cheminée présentée dans l’exposition, et d’ateliers pour enfants, inspirés de la pédagogie que Valentine Schlegel développe lors des « Ateliers des moins de 15 ans » au Musée des Arts Décoratifs.