Réseau artcontemporainParis / Île-de-France

07 - 09 - 2017, 17:00 > 21:00

STRETCH
Alexandra Bircken

Exposition jusqu’au 17 décembre

« La peau est notre plus grand organe et aussi ce que nous voyons quand nous nous regardons. Notre vulnérabilité s’y dessine. La douleur. Notre peau participe à chacun de nos mouvements. S-T-R-E-T-C-H. Toute une vie durant. Imaginez. À chaque mot, nos lèvres s’étirent. Nous avons l’habitude de percevoir nos corps et les objets comme un tout, avec une couche, une housse. Et le choc n’est pas loin quand ce revêtement qui protège, habille, cache et représente est absent ou coupé en deux et se révèle. Je m’in- téresse à la structure, à la nature, à la fonction qui devient alors visible. Qui recèle une vérité. Quand on fait une incision dans la peau, on peut la recoudre. Le corps guérit et fonctionne de nouveau. Mais il reste une cicatrice qui rappellera la blessure pour toujours. Le corps est alors autre. Je suis autre. » *

Alexandra Bircken (née en 1967 à Cologne) met au cœur de sa pratique sculpturale le corps et ses enveloppes. Formée au stylisme, elle coupe, sépare, déchire et démembre autant qu’elle coud, tisse, tricote et lie. Dans le corpus d’œuvres présentées, l’apparente fragilité de matériaux doux et transparents – laine, nylon, cheveux – côtoie la permanence et la résistance du bronze et de l’acier. Les moulages d’organes comme les combinaisons acciden- tées de motards se transforment en fragments de corps autonomes. Archétypes de la puissance, les motos et les armes à feu sont sculptées et sectionnées, désacti- vant et revalorisant leurs iconiques performances.

* A. Bircken, «Entretien avec C. Le Restif, K. Rahn et S. Titz » (extrait) dans Alexandra Bircken, STRETCH. Coédition Kunstverein Hannover, Museum Abteiberg, Mönchengladbach, Le Crédac. Walther König, Cologne, 2017.