Du 05 - 03 au 19 - 07 - 2025
Les Moulineuses
avec : AWARE, Cindy Bannani, la Buse, Charlie Chine, Anouck Durand-Gasselin, Burn~Août, Fanny Lallart, Flying Mint, La Bourse du Travail de Malakoff, La Buse, les collègues de la ville, les Froufrous de Lilith, Louise Pressager, Olivia Hernaïz, Suzanne Husky, Aliocha Imhoff & Kantuta Quirós, Emilie Moutsis, Laura Ben Hayoun Stepanian, Anita Pouchard Serra, Lynn S.K., Janine Niépce, Nos Lèvres Révoltées, Auriane Preud’Homme, Willy Ronis, Sophie Suma, Shed Publishing, Gauthier Tassart, Olivier Vadrot, Josselin Vidalenc, Giuliana Zefferi,…
Commissariat aude cartier et l’équipe du centre d’art.
Le cycle 3 « un centre d’art nourricier 2024-2025-2026, les moulineuses » interroge les conditions d’exercice des femmes au travail qui sont toujours à examiner tant elles restent inégalitaires et précaires.
En 2025, la ville de Malakoff comme d’autres communes de la Région Île-de-France auront mené 100 ans de politiques progressistes et ouvrières. En 1892 à Malakoff, encore tout nouveau territoire, se tient la première réunion d’un collectif composé de 80 citoyen·ne·s qui crée la première “société coopérative”, nommée “l’Avenir de Malakoff”. Ce collectif gère les provisions alimentaires et organise les premiers grands banquets en soutien aux travailleurs en grève. Un an plus tard, le collectif compte plus de 160 membres et c’est en 1884 qu’est élu le premier maire, Eugène-Amédée Féburier. En 1899, le “Groupe féministe socialiste”, devenu GFS, “Groupe des femmes socialistes” quelques années plus tard, est fondé par trois ouvrières et vise à donner un espace de représentation pour les plus de quatre millions de femmes de la classe ouvrière. Le manifeste original du GFS déclare vouloir mettre fin à « la double oppression des femmes, exploitées à grande échelle par le capitalisme, soumises aux hommes par les lois et surtout par les préjugés ». À Malakoff, Augustine Variot, féministe militante fait partie de ce mouvement et devient conseillère municipale alors même que les femmes n’ont pas le droit de vote. Les historien·ne·s qui étudient les grands mouvements ouvriers de la fin du XIXe siècle, traduisent l’exploitation des hommes par le patronat mais font le constat que « les femmes expérimentaient une exploitation particulière liée à leurs faibles salaires, à leur vulnérabilité face au harcèlement sexuel, à leur double journée de travail, à leur très faible mobilité professionnelle et à leur exclusion de certains métiers sur la base de leur sexe »*.
Le titre les moulineuses s’emprunte avec sororité à la première grande grève des femmes ouvrières en France. A Lyon en 1869, les ouvrières de la soie tiennent tête au patronat pendant 2 mois avec pour revendication principale le respect et l’amélioration de leurs conditions de travail.
Le cycle 3 ”un centre d’art nourricier 2024-2025-2026, les moulineuses” interrogent les conditions d’exercice du travail des femmes ouvrières qui sont toujours à examiner tant elles restent inégalitaires et précaires. Ce nouveau projet propose des pistes de réflexions autour d’ateliers culinaires, de banquets rappelant que les grandes conquêtes sociales se sont faites autour de moments conviviaux. Il évoque les alliances solidaires entre les mouvements paysan·ne·s, les cantines collectives et les salarié·e·s. Il place l’éducation populaire au cœur du commun. Entre archives et création contemporaine, entre théorie, réflexion et partage de savoir-faire, ce troisième cycle poursuit son expérimentation de faire du centre d’art un lieu laboratoire, d’un manifeste écocitoyen, qui évolue vers l’idée d’un lieu-école qui considère que chacun·e est porteur·euse de savoirs à qu’iel peut partager. Il se fabrique depuis les espaces permanents comme la cuisine, la permaculture, la vidéo-room, la pépinière, l’agora, la résidence, l’atelier, les temporaires et la librairie consultative.
Sur le site de la maison des arts se découvre des fonds d’archives documentaires et photographiques qui donnent notamment à voir des grèves d’ouvrières. En effet miroir le premier étage accueille des autrices contemporaines qui nous invitent à entrer dans l’intimité du travail au travers de récits personnels. Le parcours se termine par un espace dédié aux conditions des travailleuses de l’art.