09 - 02 - 2017, 18:00
Cosmos, la part de l’ombre, du vide et des brisures de symétrie
Conférence par Katsanevas Stavros
Amphithéâtre d’honneur
« Le mot cosmos est à l’origine un concept esthétique qui signifie un « bel agencement ». Il fut utilisé par les présocratiques pour dénoter « la totalité des choses », et fonder ainsi une entreprise scientifique qui étudie la structure du monde telle qu’elle est, sans nécessairement la légitimer au travers d’une structure sociale ou métaphysique. Par ailleurs, pour ces mêmes présocratiques, la nature de ce « bel agencement » n’était pas exempte de parts d’ombre, de vide, de brisures de symétrie et même de violence.
Au travers de ces aspects méconnus, je présenterai l’image du cosmos telle qu’elle a émergé depuis le début de notre siècle, ainsi que la généalogie des pratiques de mesure qui l’ont confirmé. Je ferai des analogies avec certaines pratiques et théories artistiques et évoquerai la possibilité d’un socle commun pour une théorie de la représentation. Je parlerai surtout de l’expansion de l’Univers, de l’existence en son sein de la matière noire et de l’énergie sombre, du rôle structurant des phénomènes violents et de leur étude au travers de multiples phénomènes cosmiques jusqu’à la découverte récente des ondes gravitationnelles. Pour finir, j’évoquerai les théories de la naissance de l’Univers à partir du vide, de l’apparition de la matière à travers une série de brisures de symétrie, et les scénarios de son extinction lointaine ».
Stavros Katsanevas est professeur à l’Université de Paris Diderot où il dirige le laboratoire Astroparticules et Cosmologie (APC). Il a été directeur adjoint de l’IN2P3 (Institut national de physique nucléaire et des particules) (2002-2012) et coordinateur des consortia ASPERA et APPEC (2002-2015) réunissant les agences nationales de financement de la Physique des Astroparticules en Europe. Il a également été président de l’Observatoire Européen pour les Ondes Gravitationnelles EGO (2002-2012) en Italie, de l’Observatoire des rayons cosmiques Pierre Auger en Argentine (2012-2014). Il s’intéresse aux relations entre l’art et la science. Il a publié plusieurs essais sur des performances artistiques et des expositions.
Cette conférence sera l’occasion d’évoquer la parution de l’ouvrage Moment grec, consécutif à un voyage en Grèce réalisé par l’atelier Saulnier.
En collaboration avec Mikaël Monchicourt et Zach Barouti, diplômés des Beaux-Arts de Paris.