Réseau artcontemporainParis / Île-de-France

22 - 03 - 2016, 18:00 > 20:00

Cours d’histoire de l’art
Projection et rencontre proposées par le collectif SensoProjekt

Projection de Doctor Fabre Will Cure You, Pierre Coulibeuf

35mm – couleur – 60’10’’ – France / Belgique – 2013
français, néerlandais, anglais, s.t. français

avec Jan Fabre, Ivana Jozic

Fiction expérimentale de Pierre Coulibeuf basée sur les performances et le Journal de nuit de Jan Fabre

Doctor Fabre Will Cure You est un portrait fictif de l’artiste flamand Jan Fabre. Le film, conte de fées moderne, projette Jan Fabre dans son propre imaginaire et compose un personnage qui change sans cesse d’identité. Jan Fabre joue de multiples rôles sous les déguisements les plus variés ; derrière un masque, toujours un autre masque … Le personnage féminin, tel un « démon du passage » empruntant différents visages, hante le personnage masculin et inspire ses métamorphoses, ad infinitum. Les concepts de l’œuvre sont la répétition, le simulacre et la métamorphose, dans un rapport essentiel aussi bien avec l’œuvre de Fabre qu’avec la mienne. La métamorphose, c’est ici le passage d’une forme à une autre, d’un état intensif à un autre, d’une identité à une autre, d’un univers à un autre : le film comme « transposition » – la forme « performance » se change en forme cinématographique –, le film comme création nouvelle.
Doctor Fabre Will Cure You ne donne pas une copie des performances de Jan Fabre, il propose plutôt une approche imaginaire, mentale, c’est-à-dire une réinterprétation des performances devenues ici « actions » au sens du cinéma. Dans le film, la performance et l’artiste Jan Fabre changent de statut : la performance est jouée par l’ « acteur » Fabre, elle n’existe plus sous forme de traces, de signes obscurs, de bribes de souvenirs, qui habitent Fabre devenu personnage multiple dans un récit filmique original. « L’existence simule, elle dissimule, et elle dissimule que, même dissimulant et jouant un rôle, elle continue d’être l’existence authentique, liant ainsi, par une malice presque indémêlable, le simulacre à la véritable authenticité. » (Maurice Blanchot). (PC)