Réseau artcontemporainParis / Île-de-France

VIRUS
Antoine d’Agata

Dès le premier jour du confinement, Antoine d’Agata a parcouru les rues de Paris avec une caméra thermique pour enregistrer, tel un « agent de contamination », l’épisode viral qui a fait de la ville un étrange théâtre d’âmes errantes, de têtes baissées et de corps fuyants.
« Alors que le coronavirus déchirait le continent et que les populations s’isolaient, nourri de quelques mots d’Henry James cités par Jean-Luc Godard – Nous travaillons dans le noir – nous faisons ce que nous pouvons – nous donnons ce que nous avons. Notre doute est notre passion et notre passion est notre tâche – je traquais la chaleur emmagasinée par les corps, dans la rue d’abord, puis très vite dans les unités de soins continus et de réanimation Covid-19. J’ai produit ces deux derniers mois 13 000 images : 6 500 dans les rues de la capitale, 6500 images dans divers hôpitaux, dormant parfois des jours durant au sein même des structures hospitalières, photographiant les interactions entre ambulanciers, docteurs, infirmiers, aide soignants et malades, les gestes médicaux, d’hygiène ou de réconfort.
J’ai ainsi exploré un langage inédit où les corps apparaissent transfigurés, l’image thermique faisant surgir des postures, des détails dans les corps, des courbes et des zones imperceptibles à l’œil nu.
VIRUS est le résultat d’une expérience photographique née d’un sentiment de responsabilité, d’obligation, de saisir jour après jour, ce mélange de violence et de douceur. J’ai voulu faire apparaître comment les corps résistent à la surveillance intégrale, dans cette situation tragique et froide dont je ne peux me détourner. »

Antoine d’Agata, VIRUS – 2020
Œuvre produite dans le cadre du projet de soutien à la création « Après », LE BAL, TRAM Réseau art contemporain Paris / Île-de-France, 2020, VIRUS fera l’objet d’une exposition du 10 au 31 octobre à la Fondation Brownstone et d’une publication éditée par Studio Vortex.

https://www.le-bal.fr/antoine-dagata

Biographie

Dans l’ensemble de son œuvre, Antoine d’Agata donne à l’expérience extrême un pouvoir de révélation.
Cette dérive délibérée, ultime dispositif de résistance, devient cet objet-corps qu’il utilise pour dire l’aliénation contemporaine.
Né à Marseille en 1961, Antoine d’Agata quitte la France en 1983. Alors qu’il séjourne à New York en 1990, il s’inscrit à l’ICP où il suit notamment les cours de Larry Clark et de Nan Goldin. Membre de l’agence Magnum depuis 2004, Antoine d’Agata a reçu le Prix Niepce en 2001 et a marqué les esprits avec son exposition Anticorps au BAL, à Paris en 2013. Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions personnelles et collectives : Musée d’Art Contemporain de Marseille en 2018, Centro de Imagen de Mexico en 2017, Photo Espana, Madrid en 2017, Galerie Les Filles du Calvaire, Paris en 2016, La Tarmica, Malaga en 2015, MuCeM, Marseille en 2013, FORMA, Milan e 2013, Den Haguen Museum, La Haye en 2013, International Photography Festival de Tel Aviv en 2012, Khelman’s Galerie, Amsterdam en 2012, Musée Nicéphore Niépce, Chalon-sur-Saône en 2011.
En 2016, il réalise le long-métrage White Noise et crée sa propre maison d’édition, Studio Vortex, avec laquelle il a édité Manifesto (2017), Acéphale (2018), S.T.A.S.I.S. (2019).

Son travail est représenté par la Galerie des filles du Calvaire à Paris.
Plusieurs de ses œuvres ont intégré des collections publiques et privées comme le CNAP et le FNAC de Paris, la Bibliothèque Nationale de France, la Maison Européenne de la Photographie ou encore le Forum für fotografie de Cologne.

 

View this post on Instagram

APRÈS > 30 cartes blanches confiées par TRAM à des artistes et auteur·e·s Dès le premier jour du confinement, Antoine d’Agata (@antoinedagata) a parcouru les rues de Paris avec une caméra thermique pour enregistrer, tel un « agent de contamination », l’épisode viral qui a fait de la ville un étrange théâtre d’âmes errantes, de têtes baissées et de corps fuyants. « Alors que le coronavirus déchirait le continent et que les populations s’isolaient, nourri de quelques mots d’Henry James cités par Jean-Luc Godard – Nous travaillons dans le noir – nous faisons ce que nous pouvons – nous donnons ce que nous avons. Notre doute est notre passion et notre passion est notre tâche – je traquais la chaleur emmagasinée par les corps, dans la rue d’abord, puis très vite dans les unités de soins continus et de réanimation Covid-19. J’ai produit ces deux derniers mois 13 000 images : 6 500 dans les rues de la capitale, 6500 images dans divers hôpitaux, dormant parfois des jours durant au sein même des structures hospitalières, photographiant les interactions entre ambulanciers, docteurs, infirmiers, aide soignants et malades, les gestes médicaux, d’hygiène ou de réconfort. J’ai ainsi exploré un langage inédit où les corps apparaissent transfigurés, l’image thermique faisant surgir des postures, des détails dans les corps, des courbes et des zones imperceptibles à l’oeil nu. VIRUS est le résultat d’une expérience photographique née d’un sentiment de responsabilité, d’obligation, de saisir jour après jour, ce mélange de violence et de douceur. J’ai voulu faire apparaître comment les corps résistent à la surveillance intégrale, dans cette situation tragique et froide dont je ne peux me détourner. » Antoine d’Agata, VIRUS, LE BAL (@le_bal), Paris (@mairie18), Projet de soutien à la création « Après », TRAM Réseau art contemporain Paris / Île-de-France et diffusé dans The Art Newspaper France juillet 2020 @theartnewspaper.france #réseauTRAM #lebal #antoinedagata #ProjetAprès #soutienàlacréation #artcontemporain

A post shared by Réseau Tram (@reseau_tram) on

APRÈS > 30 cartes blanches confiées par TRAM à des artistes et auteur·e·sDès le premier jour du confinement, Antoine…

Publiée par Tram Réseau art contemporain Paris / Ile-de-France sur Jeudi 9 juillet 2020