Réseau artcontemporainParis / Île-de-France

Demain dure encore
Karim Ghelloussi

Demain dure encore énigmatique photographie qui compose le carton d’invitation pour l’exposition de Karim Ghelloussi à Circonstance Galerie à Nice en 2015, créée par l’artiste. Elle est reprise ici en analogie au projet « Après ».

Que nous montre cette photographie ? La main de l’artiste tient ce morceau de papier à dessin presque impeccablement blanc, où en son centre sont collées des lettres noires découpées dans du papier journal pour former les trois mots « demain dure encore ». L’atelier de l’artiste en vue floue sert d’exact cadre à la feuille, le désordre et les couleurs sont sur les murs et au sol. Ce lieu intime et secret est à peine dévoilé, il nous rappelle d’où ont été produites les oeuvres. Le pouce de la main de l’artiste a encore du blanc sur la cuticule, le travail ne semble pas délégué, Karim Ghelloussi met probablement les mains dans le cambouis. Trois mots découpés dans des lettres de papier journal, et c’est une réflexion abyssale qui s’ouvre devant nous. Une lettre anonyme nous invite à l’exposition d’un artiste connu. Est-on forcé d’y répondre ? Au-delà des sens des mots, la forme elle-même parle. Karim Ghelloussi joue avec les antithèses et le contraste y est saisissant.

Dans le texte entretien avec Alexandra Marjoral issu du catalogue de cette exposition, Karim Ghelloussi revient sur cette presque phrase « Est-ce une référence au texte autobiographique d’Althusser L’Avenir dure longtemps ? Pas du tout. C’est un code que j’ai vu sur un tuyau de plomberie. Quelque chose comme DEM1 DUR(COR), que j’ai lu « demain dure encore ».

François Taillade

https://lecyclop.com/projet-apres

 

Karim Ghelloussi est né à Argenteuil en 1977. Il étudie les arts à Gennevilliers puis à la Villa Arson à Nice. Il vit et travaille à Nice.

« L’œuvre de Karim Ghelloussi est traversée, dans sa démarche, comme dans sa pratique et ses techniques, par cette énergie du solde de la mémoire passé au tamis du corps sensible, du reste, du réemploi, du déplacement au long cours, en plates-formes flottantes et non instituantes, faites d’assemblages, de constructions, de composés, toujours instables. Dès lors, il revendique une continuité dans les variations et les expérimentations de son travail en atelier, à l’opposé d’une dynamique de ruptures illusionnistes.
Celle qui aura marqué l’esprit de la modernité, à travers l’autorité des monolithes identitaires et nationaux; tout autant que celle de la post-modernité, dans sa vacuité à réitérer des spectres « avant-gardistes » comme une information déjà désuète à peine énoncée. Cette résolution à saisir un présent qui échappe de toute façon, et souvent dans une formule du ridicule, n’est que la fiction de ce qui devient dans l’éternel retour des choses et de ses différences, singularités, évènements, non prévisibles, même et surtout les plus imperceptibles. Volonté à laquelle Karim Ghelloussi répond par des gestes anarchiques, revendiquant l’imaginaire et la poésie comme interdépendance du politique tel qu’Aristote en construisait l’éthique du lien. »

Stéphane Léger
Biographie extraite de Circonstance galerie, Nice.

 

Parmi ses nombreuses expositions nous pouvons citer :

En 2004, It’s all an illusion au Migrosmuseum de Zürich,

En 2013, Entre chien et loup, Château de Servières et galerie Martagon, Marseille,

En 2016, Le Monde ou Rien, Circonstance Galerie, Nice,

En 2017, Tous des sang mêlés au MACVAL, Vitry-sur-Seine,

En 2019, Waiting for Omar Gatlato à la Wallach Art Galery de Colombia University à New-York.

 

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APRÈS > 30 cartes blanches confiées par TRAM à des artistes et auteur·e·s « Demain dure encore », énigmatique photographie qui compose le carton d'invitation pour l'exposition de Karim Ghelloussi (@karim_ghelloussi) à Circonstance Galerie à Nice en 2015, créée par l'artiste. Que nous montre cette photographie ? La main de l'artiste tient ce morceau de papier à dessin presque impeccablement blanc, où en son centre sont collées des lettres noires découpées dans du papier journal pour former les trois mots « demain dure encore ». L'atelier de l'artiste en vue floue sert d'exact cadre à la feuille, le désordre et les couleurs sont sur les murs et au sol. Ce lieu intime et secret est à peine dévoilé, il nous rappelle d'où ont été produites les œuvres. Le pouce de la main de l'artiste a encore du blanc sur la cuticule, le travail ne semble pas délégué, Karim Ghelloussi met probablement les mains dans le cambouis. Trois mots découpés dans des lettres de papier journal, et c'est une réflexion abyssale qui s'ouvre devant nous. Une lettre ano- nyme nous invite à l'exposition d'un artiste connu. Est-on forcé d'y répondre ? Au-delà des sens des mots, la forme elle-même parle. Karim Ghelloussi joue avec les antithèses et le contraste y est saisissant. Dans le texte entretien avec Alexandra Marjoral issu du catalogue de cette exposition, Karim Ghelloussi revient sur cette presque phrase « Est-ce une référence au texte autobiographique d'Althusser L'Avenir dure longtemps ? Pas du tout. C'est un code que j'ai vu sur un tuyau de plomberie. Quelque chose comme DEM1 DUR(COR), que j'ai lu « demain dure encore ». Karim Ghelloussi, Demain dure encore, Le Cyclop de Jean Tinguely (@lecyclop), Milly-la-Foret(91), Projet de soutien à la création « Après », TRAM Réseau art contemporain Paris / Île-de-France et diffusé dans The Art Newspaper en juillet 2020 @theartnewspaper.france #réseauTRAM #lecyclop #karimghelloussi #soutienàlacréation #projetAprès

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APRÈS > 30 cartes blanches confiées par TRAM à des artistes et auteur·e·s«Demain dure encore » énigmatique…

Publiée par Tram Réseau art contemporain Paris / Ile-de-France sur Mardi 28 juillet 2020