Faits divers
Une hypothèse en 26 lettres, 5 équations et aucune réponse

C’est une véritable investigation du fait divers que mène le MAC VAL, sous le commissariat de son directeur Nicolas Surlapierre, pour livrer une vaste exposition réunissant non moins de 80 artistes, de différents horizons et pratiques formelles.

La lecture de Structure du fait divers (1967) de Roland Barthes est très certainement à l’origine de cette exposition. « Frère bâtard de l’information », selon lui, le fait divers a la prétention de dire quelque chose du réel, mais il ne nous apprend rien, tout au moins rien de l’ordre de la progression de la connaissance. La portée de sa signification s’arrête à lui-même et bien souvent sa structure interdit toute forme de généralisation.

Néanmoins, s’il ne dit rien du réel, il en soulève sa complexité et sa profondeur. Le fait divers est la révélation de l’insondable mystère de la banalité. Il est le grain de sable qui grippe la morne routine des choses, l’anomie brutale, l’explosion de violence sous l’eau qui dort, la cruauté chez les braves gens. Il est aussi la revanche des obscurs et des sans-grades.

Au travers d’une scénographie innovante qui donne les clefs du décryptage de multiples propositions artistiques qui explorent ledit « fait divers », les visiteurs et visiteuses sont inviter à décoder les ressorts du genre. Et comme l’annonce le sous-titre de l’exposition « Une hypothèse en 26 lettres, 5 équations et aucune réponse », chacun et chacune pourra ici laisser libre court à son imagination et son libre arbitre.