Réseau artcontemporainParis / Île-de-France

17 - 02 - 2016, 15:00

About the love of printing
Jim Dine

Invité de Printah 7

Salle de Conférences

« La distance prise avec le Pop Art, mouvement dont il est l’un des pionniers et auquel il est inévitablement rattaché, n’a pas empêché Jim Dine de rester fidèle à ses intentions premières. Bien au contraire, son propos s’est renforcé au fil du temps tandis que son engagement demeurait intact. Après une entrée fulgurante sur la scène new-yorkaise à la fin des années 1950, marquée notamment par le radicalisme des quatre performances qu’il organisa en 1960, Jim Dine a poursuivi un voyage artistique d’une parfaite cohérence, pratiquant simultanément la peinture, le dessin, la sculpture et la gravure, sans oublier de notables incursions dans les domaines de la poésie et de la photographie.
Bien qu’il n’ait jamais établi aucune hiérarchie entre ces différents moyens d’expression, l’estampe reste sans doute le médium auquel il s’est consacré le plus assidûment. Depuis en effet presque cinquante ans, Jim Dine n’a de cesse de produire des images imprimées suivant des méthodes qui, au regard des pratiques traditionnelles, paraissent bien peu orthodoxes. Créer une estampe, ce n’est pas seulement pour lui graver une plaque, choisir les encres et le papier, suivre le processus de fabrication jusqu’au bon à tirer. C’est aussi dessiner, peindre, assembler, inventer des associations inédites ; c’est convoquer toutes les ressources possibles pour parvenir au résultat escompté ; c’est aussi exploiter au mieux les talents et les idées des imprimeurs avec lesquels il travaille.

De fait, en Europe comme aux États-Unis, Jim Dine accoste bien des rivages, mettant à profit chacune de ses étapes pour explorer de nouveaux territoires. Entre 1985 et 2006, son nomadisme l’a conduit notamment auprès de Toby Michel à Los Angeles et de Robert Townsend à Georgetown ( Massachusetts ), chez Aldo Crommelynck à Paris et Niels Borch Jensen à Copenhague, les collaborations les plus productives étant pour cette même période celles apportées par Kurt Zein à Vienne, par Donald Saff à Tampa ( Graphicstudio, University of South Florida ), par l’équipe du Spring Street Workshop à New York… plus récemment par l’atelier parisien de Michael Woolworth » – et par l’équipe de « Walla Walla », dans l’atelier que Jim Dine a monté dans l’état de Washington, avec Julia d’Amario et Ruth Lingen, et la participation de Bill Lagatutta, Kathy Kuehn, Aurélie Pagès, Nina Dine… »

Texte de Caroline Joubert, extrait de L’odyssée de Jim Dine, Ed. Steidl, 2007.