Réseau artcontemporainParis / Île-de-France

Du 19 - 04 au 10 - 06 - 2023

It’s dangerous to go alone
Mélanie Courtinat et Charles Hascoët

L’exposition It’s dangerous to go alone !, duo de Mélanie Courtinat et Charles Hascoët, emprunte son titre au jeu vidéo Zelda

Le visuel de l’exposition est le marqueur de leur connivence. Charles Hascoët peint un paysage issu du projet en réalité virtuelle All unsaved progress will be lost créé par Mélanie Courtinat. Dans un jeu d’imbrication, en reprenant le style pictural de Charles Hascoët, elle y a ensuite incrusté, par le biais de la 3D et l’intelligence artificielle, une épée, écho à la Mastersword de Zelda.

Le rapport au jeu vidéo, à cette nouvelle forme d’art interactif, devient ici sensible avant d’être technologique. 

Mélanie Courtinat, après avoir été une gameuse hardcore, est devenue la créatrice de mondes virtuels. Les personnages de ses œuvres sont pour la plupart des non-playable characters, (NPC), pour lesquels l’artiste a développé une empathie particulière, compagnon.gnes fidèles de ses longues heures de jeux dans les role playing games, (RPG). Parfois sans jeu, parfois piégé.e.s dans une interface non finie, iels interrogent nos propres immersions dans ces univers. Les buts et les quêtes deviennent finalement optionnels.

Charles Hascoët évoque par ses paysages peints une nostalgie autobiographique.

Pour parler des scènes qu’il a extraites des jeux vidéo qui l’ont marqué, principalement Counter Strike, il cite les réminiscences proustiennes, comme les ruines italiennes de Corot. Elles fonctionnent alors comme autant de paysages d’un monde qui fut. Les univers virtuels qu’il a connu, de 1998 à 2002, et dont il était pleinement acteur, jusqu’à atteindre un APM (Action Per Minute) de 130 sur le jeu Starcraft, ne sont plus réinvestissables. Le progrès technologique n’en laissant qu’une image aujourd’hui décrépie.

Un dialogue s’instaure alors dans l’exposition entre les pratiques de ces deux artistes. Les paysages vides de Charles Hascoët parlent aux personnages sans jeu de Mélanie Courtinat. Les mouvements créés par Mélanie Courtinat répondent à l’immobilité peinte par Charles Hascoët.

En parlant de la fascination pour l’imaginaire développé par les environnements dématérialisés des jeux vidéo, en investissant les nouvelles technologies pour l’une, la peinture pour l’autre, Mélanie Courtinat et Charles Hascoët, balaient le champ des possibles de la création artistique aujourd’hui et de ses nouveaux paradigmes visuels. 

Vernissage le 19 avril de 18h à 21h.

Rencontre avec les artistes le 22 avril à 14h30.