23 - 02 - 2017, 18:30
Jean Dupuis, une biographie à deux têtes
The Secret Files of Gilbert & George
Projection & Rencontre
Amphithéâtre des Loges
Soirée pour deux films sur l’art :
Jean Dupuis, une biographie à deux têtes, de Pascal Kané, CK06 prod, France, 20’, 2016.
The Secret Files of Gilbert & George, de Hans Ulrich Obrist, 35’, Musée d’art moderne de la ville de Paris, 2000, France – distribué parVidéos & JRP Ringer.
Pourquoi réunir ces deux films sur l’art à propos d’artistes si différents ?
On ne peut même pas dire qu’ils soient de la même génération puisque Jean Dupuis est né en 1925, et que Gilbert & George sont respectivement nés en 1943 et 1942. Cependant, leurs œuvres naissent au tournant de 1968, date à laquelle Jean Dupuis, s’étant rendu aux USA, entame une trajectoire mêlant art et technologie, happening collectif et minimalisme, pour aboutir au cours des années 1980 à une immense production « anagrammatique », tandis qu’en 1970, tandis que Gilbert & George créent leur première performance The Singing Sculpture, sur fond de chanson populaire anglaise (Underneath the Arches). The Singing Sculpture devient dès lors une œuvre emblématique, souvent qualifié de « sculptures vivantes », par un duo d’auteurs représentatifs d’un art collaboratif. Par la suite, les œuvres de G&G prennent souvent la forme de photomontages, empreints de minimalisme et toujours teintés de questions sociales, politiques, sexuelles, identitaires, qui interrogent les phobies de notre société.
Le très récent film Jean Dupuis, une biographie à deux têtes, tourné sur et avec Jean Dupuis (projeté en avant-première au FID de Marseille en 2016) présente à la fois, en une extraordinaire concision, sa biographie et l’apparition des anagrammes, tous plus poétiques les uns que les autres. Pour raconter ce système d’écriture, le réalisateur fait notamment intervenir un jeune acteur qui se fait le passeur de l’éternelle fraîcheur du créateur et de son art.
Dans le documentaire The Secret Files of Gilbert & George, paru en 2000 mais aussi intemporel, Hans Ulrich Obrist se concentre sur la frénésie à collectionner, conserver, archiver dessins, livres, revues, clichés, qui animent le duo. Par cette tangente, le film nous fait pénétrer dans l’intimité de la vie de ces artistes, et comprendre leur méthode et leur philosophie de création.