Réseau artcontemporainParis / Île-de-France

16 - 03 - 2016, 18:00

La mélancolie des images

Deux séances sur Tadeusz Kantor par Justine Wojtyniak

Salle de conférences

Première conférence du dyptique La mélancolie des images sur Tadeusz Kantor, par Justine Wojtyniak.

L’art d’animer les photos souvenirs et les impressions des œuvres plastiques afin de construire les tableaux vivants sur scène, la citation comme matériau d’art et sa fonction de « cliché de la mémoire », font des spectacles de Tadeusz Kantor de véritables machines à émotions.

Tadeusz Kantor, né à Wielopole Skrzyńskie le 6 avril 1915, mort à Cracovie le 8 décembre 1990 (à 75 ans), fut un artiste complet : metteur en scène, scénographe, peintre, réalisateur de happenings et acteur, mais aussi écrivain, théoricien de l’art et professeur à l’Académie des Beaux-Arts de Cracovie.

Son art s’inspire du constructivisme et du dadaïsme, de la peinture informelle et du surréalisme. Admirateur de S.I.Witkiewicz, « il ne joue pas ces pièces mais joue avec ». Constamment à la recherche de formes nouvelles, il fut l’un des plus grands penseurs du théâtre indépendant polonais. De théâtre-happening jusqu’au théâtre de la mort – sa dernière période de création s’ouvrant en 1975 avec le chef d’œuvre « La Classe morte », il révolutionna l’art du théâtre. Pendant 15 ans il parcourut le monde avec sa baraque foraine –troupe du Cricot 2, revendiquant la permanence du souvenir, la réalité dégradée et la pauvre petite vie individuelle comme matériau artistique.

L’intervention sera richement accompagnée de textes et matériaux visuels inédits.

Justine Wojtyniak, vit et travaille à Paris depuis 2002. Diplômée en Théâtre et Arts du Spectacle à Cracovie et à Paris, elle fut pendant 7 ans la collaboratrice de Bogdan Renczynski, acteur de Tadeusz Kantor se consacrant à la transmission de son œuvre. Elle mène des recherches à Cricoteka, un centre rassemblant les archives de Tadeusz Kantor à Cracovie, et fonde sa compagnie de théâtre Retour d’Ulysse en 2007. En 2011, elle ouvre le Laboratoire Impossible des recherches théâtrales, et crée des spectacles qui convoquent la mémoire, dont le dernier Notre Classe d’après Tadeusz Slobodzianek verra le jour en 2016.