Nymphs just wanna have fun

Nymphs just wanna have fun — comme le chantait Cindy Lauper, comme le titre de l’épisode 19 de la saison 5 de Charmed (où les sœurs Halliwell doivent protéger une source de vie magique et convoitée), et comme cette phrase qui accompagne aujourd’hui la dernière exposition du Houloc, après neuf ans de
vie collective dans cet espace à Aubervilliers.
L’exposition Nymphs Just Wanna Have Fun, qui puise dans une référence populaire des années 90, se transforme ici en expérience sensible et collective : elle devient fil conducteur pour habiter l’espace, le traverser et l’incarner. L’eau qui circule dans la scénographie conçue par Amalia Jaulin n’évoque pas seulement la fluidité : elle dessine des passages, relie des gestes, et maintient vivante une mémoire partagée. On y trouve des pratiques qui dialoguent avec le rituel, avec les croyances et l’imaginaire, mais aussi avec le politique : défendre un espace, le rendre sacré, c’est affirmer la valeur du commun dans un contexte où les lieux indépendants disparaissent trop vite.
Mais comment parler d’une source éternelle dans un lieu sur le point de fermer ? Dire éternel dans un contexte précaire, c’est inventer un temps autre, qui déborde la logique de l’urgence et du manque. Un temps qui s’écrit dans la persistance des liens, dans la mémoire des gestes, dans la capacité de recommencer. Vingt artistes résident·e·s et cinq artistes invité·e·s sont les gardien·ne·s de cette source.
Leurs œuvres sont des gouttes, des éclats, des remous. Certain·e·s convoquent des archives, des chants, des objets de soin ou des matières fragiles. Ensemble, elles et ils composent un paysage fluide,
traversé de reflets et de résistances. Les œuvres se frôlent, se répondent, se contredisent parfois, mais toutes participent à cette circulation souterraine qui nourrit le Houloc depuis neuf ans.
Dans cet espace liquide, on devient alors corps immergé, pris dans le flux. Ici, on ne vient pas chercher une consolation. On entre dans un courant qui persiste, même quand le lieu se retire.

Salomé Fau

Artistes : César Bardoux, Ulysse Bordarias, Mélissa Boucher Morales, Marta Budkiewicz, Léa de Cacqueray, Célia Coëtte, Agathe Dos Santos, Lucie Douriaud, Valentine Esteve, Hugo Ferretto, Charlotte Heninger, Amalia Jaulin, Joerg Hurschler, Adalbert Khan, Éloise Le Gallo & Julia Borderie, Rodolphe Macabéo, Audrey Matt Aubert, Mikaël Monchicourt, Lenny Rébéré, Sidonie Ronfard, Mathieu Roquigny, Laura Rouzet, Chloé Sassi, Lise Stoufflet, Laure Tiberghien, Lucas Tortolano, Romain Vicari

Commissaire : Salomé Fau

Vernissage : Jeudi 2 octobre 2025 de 18 à 22h
Performances : 
19h00 Ce que nos corps ont en commun de Célia Coëtte, avec Perline Aglaghanian
20h Glitch de Laura Rouzet.

Exposition visible du 2 au 16 Octobre de 13h à 18h