Ce n’est pas la taille qui compte

Commissaires : François Havegeer, Sacha Léopold, Quentin Schmerber
Scénographie : Pernelle Poyet

Longtemps, l’attention portée au graphisme s’est focalisée sur l’objet phare de la discipline – l’affiche – un support permettant des formats de grande ampleur : 4×3, Decaux, 80×120… La parenté de ce support avec le tableau peint et la tradition des biennales et concours favorisait la dimension spectaculaire de celles-ci au détriment d’autres objets (flyers, ephemera, marques-pages, cartes de visite…) qui restaient souvent moins visibles car plus modestes par la taille, la technique d’impression ou les usages attendus.
Pourtant, les affiches et ces divers autres objets coexistaient déjà (et coexistent toujours) dans la pratique des graphistes.

Plusieurs crises plus tard, les conditions de la commande ont changé. Les contraintes économiques pèsent fortement sur les commanditaires et amènent à repenser les projets graphiques pour envisager des logiques d’occupation et de diffusion différentes, en expérimentant d’autres interstices où le graphisme peut se développer.

Réunissant les productions et auto-productions méconnues ou inédites de graphistes internationaux tels que ABAKE (EN), Ines Cox (B), Ed Fella (US), Karel Martens (NL), Fanette Mellier (FR), Jonathan Monk (GER), Node Berlin (GER), Adrian Piper (US), Vier 5 (GER)… l’exposition se propose alors de raconter une autre histoire du graphisme contemporain, une histoire où la qualité de l’objet montré ne se définit plus (seulement) par un format et un support mais bien plutôt par l’intelligence de la forme, de la réalisation, des matériaux, de l’expérimentation dont il résulte. Une histoire où la modestie apparente et la taille réduite de l’objet tiennent tête à l’affiche.