Réseau artcontemporainParis / Île-de-France

Du 22 - 10 - 2025 au 15 - 02 - 2026

MELVIN EDWARDS

Dans le cadre de la carte blanche confiée à Naomi Beckwith, le Palais de Tokyo présente une exposition rétrospective du sculpteur Melvin Edwards, figure importante de l’histoire contemporaine de l’art américain.
Melvin Edwards est principalement connu pour ses sculptures abstraites de grandes dimensions, pour ses installations in situ en fil de fer barbelé, l’incorporation de chaînes ou leur représentation, ainsi que pour sa série des Lynch Fragments, des conglomérats d’objets et de matériaux industriels soudés et fixés au mur qu’il développe depuis 1963. Dans le contexte du Mouvement des droits civiques dans lequel s’inscrivent les débuts de sa pratique, l’usage de ces matériaux interroge une histoire mémorielle, culturelle et socio-économique américaine.
Ses sculptures sont souvent des hommages et des monuments intimes ; des portails qui lient le passé et le présent des géographies de l’Atlantique Noire. A la fois matérielles et subtiles, radicales et complexes, elles jouent avec des concepts et des matériaux, en se nourrissant de linguistique, d’architecture, et d’une réflexion anthropologique sur le travail du fer qui revalorise l’Afrique comme foyer universel du développement de l’industrie. Par ailleurs, imprégnée de poésie et de musique jazz, l’oeuvreœuvre de Melvin Edwards témoigne de ses relations avec des poètes comme Léon-Gontran Damas rencontré en 1969 à New York, Edouard Glissant rencontré à Paris au début des années 1980 et Jayne Cortez, avec laquelle il a longuement collaboré sur l’illustration de ses ouvrages. La dimension collaborative de ce travail imprimé de Melvin Edwards est valorisée dans l’exposition à travers également le récit de son implication dans la création d’un atelier de gravure à Dakar à la fin des années 1990.
Né à Houston en 1937, Melvin Edwards vit et travaille aujourd’hui entre Baltimore et New York aux États-Unis ainsi que Dakar au Sénégal. Cette exposition couvre soixante années de création de l’artiste, façonnée par des nombreux voyages, amitiés, engagements et collaborations principalement entre les États-Unis, les Caraïbes, et l’Afrique de l’Ouest. Elle revient également sur l’histoire de son exposition à Paris à l’UNESCO en 1984 comme un moment de confluence de ces réseaux culturels panafricains solidaires, dans la circulation d’artistes et d’idées, engagés dans une décolonisation des savoirs.

Cette exposition est organisée en collaboration avec le musée Fridericianum de Kassel (Allemagne) et la Kunsthalle Bern (Suisse).

Artistes : Allora & Calzadilla, Laurie Anderson, Firelei Báez, Theresa Hak Kyung Cha, Mark Dion, Torkwase Dyson, Andrea Fraser, Hal Fischer, Charles Gaines, Ellen Gallagher, Andrea Geyer, Felix Gonzalez-Torres, Dan Graham, Renée Green, Adler Guerrier, Hans Haacke, David Hammons, K8 Hardy, Hock E Aye Vi Edgar Heap of Birds, Sky Hopinka, Juliana Huxtable, Char Jeré, Mike Kelley, Caroline Kent, Glenn Ligon, James Luna, Tala Madani, Tiona Nekkia McClodden, Julie Mehretu, Meleko Mokgosi, Wangechi Mutu, Lorraine O’Grady, Pope.L, Kameelah Janan Rasheed, Martha Rosler, Cameron Rowland, Beatriz Santiago Muñoz, Allan Sekula, Paul Mpagi Sepuya, Cindy Sherman, Lorna Simpson, Kiki Smith, Oscar Tuazon, Fred Wilson, Cici Wu, Anicka Yi, etc.
Commissariat : Naomi Beckwith (directrice artistique) et James Horton, Amandine Nana et François Piron assisté·es de Vincent Neveux (équipe curatoriale)