TaxiTram du samedi 29 février 2020
> Centre Photographique d’Île-de-France :
Constance Nouvel, Réversible
Réversible est le troisième volet du projet de Constance Nouvel qui s’est déployé dans un premier temps avec Atlante à la galerie In Situ – Fabienne Leclerc à Paris, puis Solstice au Centre d’art éditeur Le Point du Jour, à Cherbourg.
Le projet se présente sous la forme d’une énigme : un parcours que le visiteur est invité à suivre, entre la surface des images, l’expérimentation de simulacres et la mise en abîme du médium photographique. L’exposition, espace d’expérimentation, inspirée par les jeux de plateau, s’offre comme un pont spatio-temporel entre les lieux, une recherche de déconstruction- construction des représentations et joue avec la notion de décor. Elle a pour intention d’interroger les mécanismes d’assimilation du réel par le regard et la pensée, comme la nature et le potentiel de l’image photographique. Rythmée par la photographie, le dessin et l’installation, la proposition de Constance Nouvel ouvre une nouvelle voie d’exploration de l’espace et du réel, de leurs représentations, à la fois physiques et mentales, tout comme de la capacité des différents médiums à créer l’illusion et à renouveler notre perception.
> MABA :
Alain Séchas, Ô Saisons, ô Chats !
Forçant le vers Ô Saisons, ô Châteaux ! emprunté à Arthur Rimbaud pour y faire rentrer ses personnages, Alain Séchas use de l’ambivalence du poème : d’un côté la sensualité et la volupté émanant des corps, de l’autre la mélancolie qui préfigure des affres du désespoir et de la solitude d’Une saison en enfer publiée une année plus tard. Des états émotionnels distincts entre lesquels pourraient bien évoluer ses chats, (anti)héros solitaires, ou en couple… Grâce à Alain Séchas, le château Smith-Champion tel qu’il était autrefois nommé – un peu exagéré quand il ne s’agit que d’une demeure de plaisance du 17e siècle – retrouve lui aussi sa qualification mais raccourcie à « Chats » (l’époque a changé tout de même !). Les chats peuplent ainsi le château, ils s’en emparent délicatement ou plus audacieusement, le meublent, y passent des saisons paresseuses aux bords de cours d’eau ou de forêts, sont pleins de la mélancolie de l’été passé ou simplement du temps qui s’écoule inexorablement.
Et soudain… ils nous échappent, ils se soustraient à notre vue pour réapparaître ailleurs et mieux se jouer de nous ! Quelquefois aussi, ils se grisent dans la consommation d’alcools, de cigares ou de cigarettes, en oubliant que ce sont désormais des choses presque interdites et disent ou font des choses politiquement incorrectes ou irrévérencieuses. Mais de tout cela, on ne leur en veut pas car Ô Saisons, ô Chats !
Quelle âme est sans défauts ?
> Bétonsalon Centre d’art et de recherche :
Ève Chabanon, Le Surplus
Le Surplus intervient à un moment de redéfinition de la pratique artistique d’Ève Chabanon, jusqu’ici engagée dans des projets sur le long terme impliquant des territoires et des communautés marginalisées pour la création d’espaces de dialogue et de création. Partant
des contradictions inhérentes aux logiques collaboratives, l’artiste imagine une installation réalisée à partir d’une série d’objets fonction- nels et sculpturaux en céramique mélangeant formes, textes et images. Mis à la vente pendant l’exposition, ils questionnent les notions de valeur, d’économie
et de production artisanale face auxquelles tout·e plasticien·ne se définit.