Du 19 - 05 au 10 - 07 - 2021
the many faced god·dess
Curateur en résidence : Thomas Conchou
Avec la collaboration de :
Nils Alix-Tabeling, Sabrina Röthlisberger Belkacem, Bye Bye Binary, Ivan Cheng, Claude Eigan, Cédric Esturillo, Brandon Gercara, Tarek Lakhrissi, Elodie Petit, Queer Ancestor Project, Sin Wai Kin (fka Victoria Sin), Julie Villard et Simon Brossard.
L’exposition the many faced god·dess s’inspire des pratiques d’impersonation [1], et de leur influence sur la théorie queer et les pratiques artistiques contemporaines, parmi lesquelles le drag revêt une importance primordiale. La fréquentation des drag shows, très populaires aux États-Unis, ont accompagné Judith Butler dans l’écriture de son ouvrage séminal Gender Trouble. Elles ont également inspiré à Elizabeth Freeman le concept de drag transtemporel, élaboré afin d’enquêter sur l’influence du passé sur le présent. Les pratiques de drag et leurs corolaires : cosplay, fandom, comédie, stand-up, performance et théâtralité dessinent une scène stratégique, politique et réflexive sur la manière dont les corps sont fabriqués, interprétés et habités. Elles permettent également d’en faire l’archéologie et l’histoire à travers le temps (la chronopolitique). En présentant les travaux de performeur·euses, de poète·sses, d’amateur·rices et d’artistes, the many faced god·dess est traversée de personnages fictifs, historiques et contemporains, de jeux de masques et de performances à venir, qui affirment la multiplicité de nos appartenances, l’impermanence de nos identités, et la puissance de nos transformations.
L’exposition the many faced god·dess emprunte son titre à la série américaine Game of Thrones, qui met en scène une divinité vengeresse et multiple, voleuse de visages.
L’exposition s’attache ainsi à traduire dans une version politique et stratégique une pratique culturelle à part dans l’histoire de la performance, à tort uniquement considérée sous l’angle du divertissement, et qui offre à voir – et à savoir – une richesse toute particulière. Le rapport aux ancêtres et aux généalogies queers est central dans l’exposition, mais aussi la relation que nous pouvons entretenir aux icônes. On y parle de transformation de soi et du présent, d’identités fractales, mobilisables, changeantes. Comme pour le reste des expositions du cycle, une dizaine d’artistes émergents internationaux sont présentés dans l’espace du centre d’art.
[1] décrites ici par un mot anglais qui ne connaît pas de traduction adéquate en français, signifiant tour à tour l’imitation, l’imposture, le travestissement, ou le jeu de personnage.