Réseau artcontemporainParis / Île-de-France

TaxiTram 9 avril 2016

L’Abbaye de Maubuisson nous fait découvrir le travail de Régis Perray et lui confie ses espaces (intérieurs) pour concevoir un jardin à la française renouvelé. La Graineterie, centre d’art de la Ville de Houilles nous permet quant à elle de découvrir la génération à venir avec une sélection de onze artistes. Enfin, à La Terrasse : espace d’art de Nanterre, la commissaire d’exposition nous donne à voir l’enfermement, carcéral mais aussi identitaire et culturel.

Abbaye de Maubuisson
L’abbaye fleurie
Artiste : Régis Perray.

Extrait du catalogue de l’exposition L’Abbaye fleurie, Julie Crenn :
« […] Lorsqu’il investit un lieu, extérieur comme intérieur, Régis Perray prête une attention particulière aux matériaux, au sol qui foule mais aussi à l’histoire de cette surface, à ce qu’elle exprime physiquement et aux souvenirs qu’elle cache.
À l’abbaye de Maubuisson, l’artiste étire le fil de l’histoire de l’ancien monastère qui abritait autrefois des sœurs cisterciennes. Il choisit le motif de la fleur, qui va devenir le fil rouge d’un parcours à la fois mémoriel, contemplatif, physique et émotionnel. Pour cela, il installe un jardin hors du commun. Composé d’environ 5 000 assiettes fleuries, ce jardin « à la française » est traversé de deux allées que le visiteur est invité à emprunter pour y déambuler et y butiner.
Régis Perray écoute, ressent et explore le lieu, sa matérialité, sa mémoire, son présent et son passé. Il construit avec lui une dimension empathique et vient progressivement l’habiter. Les œuvres sont pensées à partir de cette écoute et de cette présence. L’Abbaye fleurie génère une expérience singulière du lieu : se balader dans les allées du Jardin fleuri, patiner sur la piste circulaire et se recueillir parmi les tombes des Cisterciennes ou face à l’arbre de vie de La Chapelle Sainte-Vie. Le projet est formé de quatre œuvres, quatre sculptures au creux desquelles nous tutoyons l’âme de l’abbaye. Le parcours est serein, au fil de nos pas l’expérience du lieu se charge d’une dimension méditative et contemplative […].
Avec L’Abbaye fleurie, Régis Perray épaissit son engagement plastique, mémoriel et spirituel. Depuis maintenant vingt ans, il exprime la volonté de transmettre, de se remémorer et de prendre soin d’une histoire personnelle et collective, celle des vivants et celle des morts. »

La Graineterie, centre d’art de la ville de Houilles
11e Biennale de la jeune création
Artiste : Laura Bottereau & Marine Fiquet, Coline Cuni, Alexandre Eudier, Constance Nouvel, Floriane Pilon, Timothée Schelstraete, Keen Souhlal, Floryan Varennes, Romain Vicari, Florian Viel.

Sur la base d’un appel à candidatures, la Biennale de la jeune création soutient à chaque édition dix jeunes plasticiens. Suivant les principes de l’exposition collective et de la carte blanche, elle valorise la singularité de chacun et favorise la naissance de nouvelles œuvres. Se dessine alors un échantillon de la création actuelle, pluriel et dynamique. Au terme de l’exposition un–e lauréat–e est nommé puis invité–e en résidence la saison suivante.

La Terrasse : espace d’art de Nanterre
Le sens de la peine, art et prison
Artistes : Céline Cadaureille, James Casebere, Nicolas Daubanes, mounir fatmi, Abdul Rahman Katanani, Ali Kazma, Rachel Labastie, Joanna Malinowska, Maro Michalakakos, Jean-Michel Pancin, Jhafis Quintero, Frank Smith, Laure Tixier. Commissaire de l’exposition : Barbara Polla

L’exposition Le sens de la peine poursuit une exploration de plusieurs années initiée par Barbara Polla sur les liens multiples entre art et prison : la création par les détenus, facteur de survie ; le rôle des artistes auprès des détenus ; les œuvres d’artistes interrogeant l’enfermement ; les prisons invisibles ; le corps comme prison. Le sens de la peine et les artistes de l’exposition posent la question : y a-t-il un sens à la peine ? De quelle peine parlons-nous ? Et si cette peine avait un sens, quel pourrait-il bien être ? La peine est comprise ici à la fois comme sentence et comme souffrance. La Maison d’arrêt des Hauts-de-Seine et La Terrasse partagent un territoire commun.