Réseau artcontemporainParis / Île-de-France

Du 24 - 01 au 22 - 04 - 2023

Des fissures dans l’archive
Zbynĕk Baladrán

Première exposition du cycle Actes de langage proposé par Simona Dvorák et Tadeo Kohan, Des fissures dans l’archive explore les politiques de la mémoire, le pouvoir de l’archive et le rôle de la fiction dans la narration collective. Auscultant le potentiel politique, médiatique et historique du langage, l’exposition nous invite à repenser les mécanismes cachés derrière les images et les mots ; à vivre le langage comme une expérience active et émancipée.

Pour le volet d’ouverture du cycle d’expositions Actes de langage proposé par Simona Dvorák et Tadeo Kohan, la Maison Populaire invite Zbyněk Baladrán, artiste et auteur né en Tchécoslovaquie en 1973 et basé à Prague. Au travers d’un ensemble d’œuvres sculpturales, scripturales, picturales et vidéo, Des fissures dans l’archive explore les politiques de la mémoire, le pouvoir de l’archive et le rôle de la fiction dans la narration collective. Auscultant le potentiel politique, médiatique et historique du langage, l’exposition est une recherche fondée sur deux questions : « la vérité existe-t-elle vraiment ? » et « qui a le pouvoir de l’écrire, de la dicter ? ». En transformant un éventail de sources (articles de presse, archives vidéo, documents scientifiques, …) Zbyněk Baladrán met en lumière la puissance du langage et sa force opératoire sur la réalité du monde. Ses œuvres soulignent la façon dont les mots et les images sont utilisés pour composer une « vérité » transitoire – à l’image du Ministère de la Vérité décrit par l’écrivain Georges Orwell dans son roman visionnaire 1984 publié en 1949, où les archives et les articles sont constamment détruits et réécrits pour correspondre aux actualités de la propagande. Dans le travail de Zbyněk Baladrán, l’archive nous permet de comprendre la manière avec laquelle ce qui a été conservé du passé contribue à la lecture du présent et anticipe un futur possible. Les œuvres de l’artiste se conçoivent ainsi comme un support discursif, une parole performative, qui part de la sémiotique des images et des textes, pour examiner les faits historiques et scientifiques dans une perspective critique. Pensée comme un espace fictionnel, comme un script en cours d’écriture, Des fissures dans l’archive nous invite à repenser les mécanismes cachés derrière les images et les mots et à vivre le langage comme l’expérience active et collective d’un monde émancipé, ouvert à l’écriture d’un nouveau récit.