Réseau artcontemporainParis / Île-de-France

Dad Won't Come Back
Albertine Meunier

Et si “après” la Terre, il y avait la Lune et Mars !
Et si dans nos pas “d’après”, la Terre ne possédait plus une seule zone blanche, où même dans les zones les plus reculées et désertiques, nos pas ne pouvaient plus se faire sans un réseau Internet omniprésent !
Et si dans le monde “d’après” nous étions prisonniers et tenus par un fil à la patte, infini et permanent ; Fil de notre dépendance aux grands acteurs du réseau mondial Internet, acteurs de pouvoir à disposer de nos vies dans la grande collecte de données organisée, mais aussi à disposer du ciel et de l ‘espace « extra-atmosphérique » en l’inondant à un rythme effréné de milliers d’objets volants, satellites de communication légers.
À l’opposé du déplacement extrêmement limité d’un grand nombre d’humains sur Terre pendant la période de confinement mondial en mars et avril 2020, alors que chacun isolés dans nos espaces confinés, l’entreprise Space X (*) de l’entrepreneur Elon Musk n’a pas cessé son travail de colonisation du ciel. L ‘espace « extra-atmosphérique », objet de bien commun par excellence, est d’autorité dénaturé et préempté par des intérêts privés.

Destiné à créer un réseau internet haut débit grâce à la mise en orbite de minimum 12000 satellites légers, le programme Starlink produit indéniablement une pollution lumineuse visible et manifeste par simple observation du ciel. Dans le ciel, passent les satellites, telles des étoiles filantes dans un train de lumière.
Fascinantes et poétiques, ces images sont toutefois le témoignage de cette entreprise de colonisation se déroulant toute simplement au dessus de notre tête.

Dad Won’t Come Back (**) est une installation en ligne et in situ mettant en lumière cette entreprise de détournement du ciel par un seul homme, Elon Musk.
Dad Won’t Come Back est une installation constituée du compte Instagram Starlink_Satellite, collection de vidéos publiées sur Internet capturant les train des satellites de l’entreprise Starlink passant dans le ciel, de Starlink Live, carte en temps réel des trains de satellites Starlink et de Satellites haute couture, série de vidéos pastiches et amateurs de trains imaginaires.
Au cœur de l’installation, le compte Instagram Starlink_Satellite – dont la désignation est proche de celle du compte officiel : Starlink_Satellites – joue le rôle d’insignifiant perturbateur dans les images officielles communiquées par la société Starlink.
Le compte Instagram Starlink_Satellite de Dad Won’t Come Back est là pour témoigner de la perturbation autoritaire du ciel par l’entreprise Space X.

(*) SpaceX, officiellement Space Exploration Technologies Corporation, est une entreprise américaine du domaine de l’astronautique et du vol spatial. L’entreprise développe des projets d’exploration spatiale vers la Lune et Mars, mais aussi le programme Starlink d’accès à haut débit à Internet par satellites sur Terre.
(**) Le titre de cette installation Dad Won’t Come Back s’inspire du nom des barges de récupération autonome de l’entreprise Starlink, plate-forme d’atterrissage pour permettre la récupération du premier étage des fusées en mer. SpaceX dispose de deux barges opérationnelles : Just Read the Instructions, dans l’océan Pacifique et Of Course I Still Love You, dans l’océan Atlantique.

Description détaillée de l’œuvre Dad Won’t Come Back
La pièce Dad Won’t Come Back est constituée de plusieurs éléments :
* le compte Instagram Starlink_Satellite
* Starlink Live, la carte en temps réel des trains de satellites Starlink
* Satellites haute couture, une série de vidéos pastiches et amateurs
L’installation Dad Won’t Come Back a une existence propre en ligne.
L’ambition est de créer en parallèle une installation physique présentant la carte des trains de satellites Starlink en temps réel et l’ensemble des vidéos collectées et produites, montrées sur des écrans de petites dimensions.

En détail
** le compte Instagram Starlink_Satellite, le dispositif en ligne sur un réseau social
Publication au fil de l’eau à partir de mi juin 2020
Ce compte présente une collection de vidéos “trouvées sur Internet” et accumulées montrant le train des satellites de l’entreprise Starlink passant dans le ciel.
Les vidéos étant publiées au fil de leur découverte, ce dispositif constitue au cours du temps un datas et de vidéos de Train de satellites Starlink dans le ciel.
Ce compte Instagram va jouer un rôle de perturbateur dans les images officielles communiquées sur le réseau social par la société Starlink. Proche de la désignation du compte officiel de Starlink, apparaissant dans Instagram sous la terminologie Starlink_Satellites, le compte Instagram Starlink_Satellite de la pièce Dad Won’t Come Back sera là pour témoigner de la perturbation autoritaire du ciel par l’entreprise Space X.

** Starlink Live, la carte en temps réel des trains de satellites Starlink
Production et publication mi juillet 2020
La programmation informatique est réalisée par Sylvie Tissot
La carte a une esthétique simple. Sans repère des territoires géographiques survolés, elle montre en temps réel le déplacement coordonné des trains de satellites Starlink, chaque satellite est représenté par un simple point blanc. Les données de positions de ces satellites sont facilement accessible car publiées sous la forme de données structurées – celestrak.com/NORAD/elements/gp.php?GROUP=starlink&FORMAT=json
Dans les bases de données, chaque satellite est défini en temps réel avec des caractéristiques précises :

{
« OBJECT_NAME »: « STARLINK-33 »,
« OBJECT_ID »: « 2019-029N »,
« EPOCH »: « 2020-06-13T06:00:00.999648 »,
« MEAN_MOTION »: 15.70811504,
« ECCENTRICITY »: 0.0002829,
« INCLINATION »: 53.0027,
« RA_OF_ASC_NODE »: 184.1942,
« ARG_OF_PERICENTER »: 150.1927,
« MEAN_ANOMALY »: 346.0475,
« EPHEMERIS_TYPE »: 0,
« CLASSIFICATION_TYPE »: « U »,
« NORAD_CAT_ID »: 44247,
« ELEMENT_SET_NO »: 999,
« REV_AT_EPOCH »: 5912,
« BSTAR »: 0.026688,
« MEAN_MOTION_DOT »: 0.03946136,
« MEAN_MOTION_DDOT »: 0
}

Ces caractéristiques donnent en temps réel la position, la vitesse, etc de chaque satellite et sont accessibles en ligne par simple accès aux données publiées.
La carte s’inspire de sites en ligne permettant de suivre en temps réel les satellites de la compagnie Starlink, comme satmap.space/ ou www.satflare.com/track.asp?q=starlink#TOP

** Satellites haute couture, une série de vidéos pastiches et amateurs de trains imaginaires
Publication au fil de l’eau à partir de fin juin 2020
Des vidéos de format très court complètent les vidéos “trouvées sur Internet” montrant le train de satellites. Réalisées par l’artiste, elles pastichent l’esthétique des vidéos de trains de satellites, montrant des points lumineux se déplaçant sur un fond noir.
À l’aide de papier noir, d’épingles de couture et de sources lumineuses, ces vidéos vont imiter les trains de satellites Starlink mais dans notre espace physique, petit et confiné. Ces vidéos sont aussi publiées sur le compte Instagram Starlink_Satellite. Elles sont volontairement bricolées et maladroites, et apparaissent volontairement éloignées de la haute technicité de l’ambition spatiale de Space X.

https://www.albertinemeunier.net/dad-wont-come-back

Biographie de l’artiste

Albertine Meunier pratique l’art dit numérique depuis 1998 et utilise tout particulièrement Internet comme matériau. Elle se définit elle-même comme une net artiste, artiste pas nette. Cette expression bien que légèrement désuète – un net artiste étant tout simplement un artiste de son temps – contribue à lui conférer un visage humain, bien loin de la froideur des machines numériques.

Ces travaux questionnent, autant de manière critique que ludique, les grands acteurs de l’internet tel que Google, Twitter ou Facebook et le nouveau monde qui nous entoure, nouveau monde, qui remplit de transistors et microprocesseur, vit à la vitesse de la lumière des réseaux. Ce monde de l’internet qu’Albertine connait bien est devenu son matériau de création et d’exploration. Elle tente dans ses recherches et pièces créées à révéler l’invisible ou la poésie des choses numériques.

Albertine a de multiples compétences, à la fois technique, esthétique et conceptuelle, et de ce parcours particulier, elle parvient à explorer l’essence d’une poésie, d’une esthétique du numérique et des réseaux. Elle cultive les formes simples, minimales, semblant parfois «bricolées», mais elle reste volontairement loin de l’hyper-technicité de certains dispositifs numériques.

Ainsi, elle travaille plus particulièrement autour des grands thèmes suivants: les pouvoirs de la data, la matérialité et la matérialisation de l’internet mais explore aussi l’accumulation infinie que provoque la forme numérique.

Son désir de donner forme et rythme à l’invisible, à l’imperceptibilité du réseau internet, amène un regard tout particulier où la technique et la poésie entretiennent des rapports insoupçonnés.

S’intéressant au nouveau monde qui se dessine, on constate à travers l’ensemble de sa production qu’un grand nombre de ses pièces interrogent tant l’espace que le temps, l’espace comme lieu à la fois physique et numérique, à la fois ici et là et par là même quantique ; le temps comme déroulé d’une vie et enfin l’espace et le temps comme lieu de mémoire.

Avec son air de ne pas y toucher, Albertine déroule le fil d’une poésie ludique, impertinente et drôle. Jouons un peu avec internet ? grâce à Albertine.

Albertine est DataDada Chevalier de la Légion d’honneur

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APRÈS > 30 cartes blanches confiées par TRAM à des artistes et auteur·e·s Et si “après” la Terre, il y avait la Lune et Mars ! Et si dans nos pas “d’après”, la Terre ne possédait plus une seule zone blanche, où même dans les zones les plus reculées et désertiques, nos pas ne pouvaient plus se faire sans un réseau Internet omniprésent ! À l’opposé du déplacement extrêmement limité d’un grand nombre d’humains sur Terre pendant la période de confinement mondial en mars et avril 2020, alors que chacun isolés dans nos espaces confinés, l’entreprise Space X de l’entrepreneur Elon Musk n’a pas cessé son travail de colonisation du ciel. L​'espace « extra-atmosphérique », objet de bien commun par excellence, est d’autorité dénaturé et préempté par des intérêts privés. Destiné à créer un réseau internet haut débit grâce à la mise en orbite de minimum 12000 satellites légers, le programme Starlink produit indéniablement une pollution lumineuse visible et manifeste par simple observation du ciel. Dans le ciel, passent les satellites, telles des étoiles filantes dans un train de lumière. Fascinantes et poétiques, ces images sont toutefois le témoignage de cette entreprise de colonisation se déroulant toute simplement au dessus de notre tête. « Dad Won't Come Back » est une installation en ligne et in situ mettant en lumière cette entreprise de détournement du ciel par un seul homme, Elon Musk. « Dad Won't Come Back » ​est une installation constituée de : – compte Instagram @starlink_satellite , collection de vidéos publiées sur Internet capturant les train des satellites de l’entreprise Starlink passant dans le ciel – « Starlink Live », carte en temps réel des trains de satellites Starlink >> http://objet.io/starlink-live/ – « Satellites haute couture », série de vidéos pastiches et amateurs de trains imaginaires Albertine Meunier (@albertinemeunier), Dad won't come back, Abbaye de Maubuisson, Projet de soutien à la création « Après », TRAM Réseau art contemporain Paris / Île-de-France, 2020 et diffusé dans The Art Newspaper en juillet 2020 @theartnewspaper.france #réseauTRAM #abbayedemaubuisson #albertinemeunier

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APRÈS > 30 cartes blanches confiées par TRAM à des artistes et auteur·e·sEt si “après” la Terre, il y avait la Lune…

Publiée par Tram Réseau art contemporain Paris / Ile-de-France sur Vendredi 24 juillet 2020