Réseau artcontemporainParis / Île-de-France

Mélas de Saturne
Josèfa Ntjam

Mélas de Saturne

Mélas de Saturne (2020) est un film qui explore la mélancolie – du grec melankholía, qui signifie « bile noire », de mélas « noir, sombre, trouble » – comme une force génératrice déployée sur (les) Internet(s). Entremêlant réflexions sur la mythologie, la cosmologie et la science, Mélas de Saturne projette le spectateur dans un territoire virtuel aux confluences des abysses et du darknet, lieu où un personnage fictif du nom de « Persona » se lance dans un voyage initiatique à la recherche d’origines algorithmiques, dont les premiers indices pourraient bien être trouvés parmi le peuple méta vivant dans le nord-est du Cameroun. L’analyse spéculative de Ntjam sur la mélas – un liquide noir infiltrant et brouillant les principes nominatifs et la perception historique du temps et de l’espace – constitue la matrice d’un méta-récit dans lequel fantasmes technologiques, voyages intergalactiques et civilisations sous-marines hypothétiques sont utilisés pour envisager la formation de nouvelles mémoires collectives au sein d’écosystèmes hybrides.

 

Mélas de Saturne (2020) is a film that considers melancholia – from Greek melankholía, meaning “blackness of the bile”, from  mélas ‘black, dark, murky’ – as a generative force deployed across the internet. Intertwining reflections on mythology, cosmology and science, Ntjam’s film projects the viewer into a virtual territory at the confluence between the oceans’ abysses and the darknet, where a fictional character called ‘Persona’ embarks in an initiatory journey in search for their algorithmic origins, hoped to be found among the ‘Meta’ population living in North-East Cameroon. Ntjam’s speculative analysis of the mélas – a black liquid infiltrating and disrupting nominative principles and historical consciousness – becomes the matrix for the unfolding of a meta-narrative in which technological fantasies, intergalactic voyages and hypothetic underwater civilizations are used to envision the formation of new personal and collective memories.

 

Biographie

Josèfa Ntjam est une artiste pluridisciplinaire dont la pratique associe sculpture, photomontage, performance, film et écriture. Glanant la matière première de ses œuvres sur (les) internet(s), Ntjam utilise le collage – d’images, de mots, de sons et d’histoire(s) – comme mode opératoire d’une praxis visant à déconstruire les grands récits à l’origine de discours hégémoniques sur les notions d’origines, d’identité, et d’Histoire. Son travail prend souvent forme à partir d’enquêtes scrupuleuses sur des évènements historiques, des fonctions scientifiques ou des concepts philosophiques, auxquels sont mêlées des références à la mythologie, aux rituels ancestraux, aux symboles religieux ou à des récits de science-fiction. L’entrecroisement de ces notions à priori hétérogènes se fait dans une logique de réappropriation de l’Histoire, à laquelle Ntjam confronte des constructions narratives explorant des espaces-temps à venir, un « entre-deux mondes » où les systèmes de perceptions et de nominations d’entités fixes n’opèrent plus. Naît ainsi la poïetique de Ntjam, un processus par lequel le politique et le poétique s’entremêlent au sein de cartographies utopiques et de fictions ontologiques, qu’elle utilise comme outils pour une pratique de l’émancipation appelant à l’émergence de communautés multiples, processuelles et résilientes.

Josèfa Ntjam (1992, Metz) is a multidisciplinary artist working across film, sculpture, prints, performance and writing. Sourcing her primary materials from the internet, Ntjam uses collage – of images, words, sounds, and stories – as a praxis aiming to deconstruct the narratives structuring discourses on origin, identity, race, and history. Her work often departs from investigations into historical events, scientific functions or philosophical concepts, to which are admixed references to mythological tales, ancestral rituals, religious symbols and science-fiction stories. Ntjam conflates these apparently disparate notions to reclaim history while speculating on not-yet-determined space-times, exploring interstitial territories where systems of perceptions and nominations of fixed entities no longer operate. This refusal to ‘assign positions to’ beings, identities and collectives constitutes the basis of Ntjam’s poeitics, a process through which she interweaves the politics and the poetics within utopian cartographies and ontological fictions, used as tools for a practice of emancipation promoting the emergence of inclusive, processual and resilient communities.

ntjamjosefa.com

IG : josefantjam

 

 

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APRÈS > 30 cartes blanches confiées par TRAM à des artistes et auteur·e·s « Mélas de Saturne » (2020) est un film qui explore la mélancolie – du grec melankholía, qui signifie « bile noire », de mélas « noir, sombre, trouble » – comme une force génératrice déployée sur (les) Internet(s). Entremêlant réflexions sur la mythologie, la cosmologie et la science, « Mélas de Saturne » projette le spectateur dans un territoire virtuel aux confluences des abysses et du darknet, lieu où un personnage fictif du nom de « Persona » se lance dans un voyage initiatique à la recherche d’origines algorithmiques, dont les premiers indices pourraient bien être trouvés parmi le peuple méta vivant dans le nord-est du Cameroun. L’analyse spéculative de Ntjam (@josefantjam) sur la mélas – un liquide noir infiltrant et brouillant les principes nominatifs et la perception historique du temps et de l’espace – constitue la matrice d’un méta-récit dans lequel fantasmes technologiques, voyages intergalactiques et civilisations sous-marines hypothétiques sont utilisés pour envisager la formation de nouvelles mémoires collectives au sein d’écosystèmes hybrides. Josèfa Ntjam, Mélas de Saturne, Palais de Tokyo (@palaisdetokyo), Paris (@mairiedu16), Projet de soutien à la création « Aprés », TRAM Réseau art contemporain Paris / Île-de-France et diffusé dan The Art Newspaper en juillet 2020 @theartnewspaper.official #réseauTRAM #ProjetAPRÈS #soutienàlacréation #josèfantjam #palaisdetokyo #artcontemporain

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APRÈS > 30 cartes blanches confiées par TRAM à des artistes et auteur·e·s« Mélas de Saturne » (2020) est un film qui explore la mélancolie – du grec melankholía, qui signifie « bile noire », de mélas « noir, sombre, trouble » – comme une force génératrice déployée sur (les) Internet(s). Entremêlant réflexions sur la mythologie, la cosmologie et la science, « Mélas de Saturne » projette le spectateur dans un territoire virtuel aux confluences des abysses et du darknet, lieu où un personnage fictif du nom de « Persona » se lance dans un voyage initiatique à la recherche d’origines algorithmiques, dont les premiers indices pourraient bien être trouvés parmi le peuple méta vivant dans le nord-est du Cameroun. L’analyse spéculative de Ntjam sur la mélas – un liquide noir infiltrant et brouillant les principes nominatifs et la perception historique du temps et de l’espace – constitue la matrice d’un méta-récit dans lequel fantasmes technologiques, voyages intergalactiques et civilisations sous-marines hypothétiques sont utilisés pour envisager la formation de nouvelles mémoires collectives au sein d’écosystèmes hybrides. Josèfa Ntjam, Mélas de Saturne, Palais de Tokyo, Paris (16ème arrondissement), Projet de soutien à la création « Après », TRAM Réseau art contemporain Paris / Île-de-France et diffusé dans The Art Newspaper France en juillet 2020

Publiée par Tram Réseau art contemporain Paris / Ile-de-France sur Dimanche 5 juillet 2020