Les retrouvailles ont été intenses et nécessaires
Julie Esmaeelipour
Janvier 2021, atelier de pratique artistique en milieu scolaire – exposition Picturalité(s)
Le jour où nous avons pu retourner dans les écoles, face aux enfants, a été une libération. Après un temps de médiation tout numérique, enfin nous avons pu rétablir une présence, propice aux échanges, à la discussion, au dialogue.
Nous retrouvons le corps enseignant à bout de souffle, encore une fois mis à l’épreuve. Au travers des couloirs on ressent les stigmates, la souffrance et l’épuisement de chacun·e. Beaucoup nous font part de leurs inquiétudes et de la difficulté qu’ils·elles ont à faire leur métier. Les enfants ne font que des allers-retours entre l’école et leur domicile. Aucune activité culturelle n’est possible.
Face à ce constat, nous – équipe, médiateur·rice et artiste – nous nous sommes lancés dans des projets d’éducation artistique hors-les-murs : transmettre, questionner, créer, générer une cohésion de groupe.. 1h, 2h, 3h d’atelier de pratique artistique dans les classes ont été des moments d’apaisement général, malgré les contraintes et les règles différentes d’un temps normal. Cela a fait du bien à tou·te·s. L’activité terminée et les crayons rangés dans la trousse ont laissé place aux sourires et à l’émancipation.
Les retrouvailles ont été intenses et nécessaires. C’était comme une bouffée d’air frais. Nous nous sommes regardé·e·s et souri·e·s derrière nos masques. Médiateur·rice, artiste, enseignant·e, élèves – nous avons respiré ensemble.
Julie Esmaeelipour, chargée de médiation et d’éducation artistique, invitée par la maison des arts – supérette – centre d’art contemporain de malakoff, dans le cadre du projet « Donner la parole, ne rien concéder », TRAM Réseau art contemporain Paris / Île-de-France.