Réseau artcontemporainParis / Île-de-France

Sans titre
Marie Quéau

Extrait de la série Le Royaume

Des formes humaines, corps allongés, recroquevillés, sont parvenues jusqu’à nous, 2 000 ans après le drame de Pompéi grâce à la technique du moulage. Ce sont des corps figés, comme dans cette image d’une femme dont les bras enserrent et capturent le corps d’une enfant. Est-ce un geste d’éviction, de protection ? Est-ce sous l’effet d’une émotion intense ? Est-ce un temps juste après la catastrophe ? Les corps semblent pétrifiés. L’Après immédiat, peut-être vu comme un temps en suspens, un temps de repli sur le foyer, la famille, le noyau.

S’éloignant de la réalité pour en dévoiler les ambiguïtés, les photographies fictionnelles de Marie Quéau reflètent un monde qui semble à bout de souffle mais toujours vivant. Autour d’un univers étrange et atemporel, qui déstabilise le regardeur, elle construit des images cultivant un goût pour rapprocher des images et des sources disparates, qu’elle considère comme des débris ou des résidus d’événements ( Mud Day -France et Bloco Da Lama – Brésil).
Cette image est extraite de la série Le Royaume, qui se présente comme le portrait d’une communauté imaginaire. Des corps semblent émerger des représentations du passé (époque médiévale, renaissance, une ancienne société…), comme sidérés. Leurs gestes suspendus pourraient renouer  avec l’idée des cérémoniels liant un individu à un groupe. La boue anonymise les corps et les visages et forme une seconde peau de sédiments ancestraux qui les protègent, mais aussi une gangue qui les figent dans un rôle. Les corps recouverts paraissent épais, grossiers, tout comme ce monde qui menace de perdre ses contours.
Les gestes mystérieux de ces corps racontent une vie en marge d’un Royaume sans images, un hors champs à inventer pour chacun. Leur consistance de pierre, aux éclats de métal, rappelle celle du corps mort, médusé et enlisé, évoquant cependant la lutte intense et incessante pour habiter le monde.

http://www.cpif.net/fr/ressources/multimedias/projet-apres-queau

Biographie

Marie Quéau est née en 1985 à Choisy-le-Roi, elle vit et travaille à Paris depuis sa résidence à la Cité internationale des arts en 2017. Son travail fut exposé au Festival PhotoLevallois, au Salon de Montrouge, au Festival de Mode et de Photographie de Hyères. Débuté en 2013 son projet Odds and ends reçoit le soutien de l’Observatoire de l’espace du CNES, de la DRAC Grand Est, du CEAAC et du CNAP avec la bourse documentaire en 2017 (Guyane). En juillet 2016, elle expose Odds and ends au CPIF, restitution de sa résidence de post-production, dans le cadre des Précipités. En 2018, elle est Lauréate du Prix des Lectures de Carré sur Seine. Handbook puis Handbook Alternate Edition seront publiés chez September Books. Elle participe à de nombreuses expositions collectives, chez Michelle Chomette, Ofr., à la Galerie Triple V, aux Frigos, à la Galerie My Monky. Fin 2018, elle est Lauréate de la Résidence Sur Mesure de l’Institut Français (Brésil). Fin 2019 elle expose sa série Le Royaume à la Galerie Madé dans le cadre de PhotoSaintGermain.

 

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APRÈS > 30 cartes blanches confiées par TRAM à des artistes et auteur·e·s Des formes humaines, corps allongés, recroquevillés, sont parvenues jusqu'à nous, 2 000 ans après le drame de Pompéi grâce à la technique du moulage. Ce sont des corps figés, comme dans cette image d’une femme dont les bras enserrent et capturent le corps d’une enfant. Est-ce un geste d’éviction, de protection ? Est-ce sous l'effet d'une émotion intense ? Est-ce un temps juste après la catastrophe ? Les corps semblent pétrifiés. L'Après immédiat, peut-être vu comme un temps en suspens, un temps de repli sur le foyer, la famille, le noyau. S’éloignant de la réalité pour en dévoiler les ambiguïtés, les photographies fictionnelles de Marie Quéau (@mariequeau) reflètent un monde qui semble à bout de souffle mais toujours vivant. Autour d’un univers étrange et atemporel, qui déstabilise le regardeur, elle construit des images cultivant un goût pour rapprocher des images et des sources disparates, qu’elle considère comme des débris ou des résidus d’événements (Mud Day-France et Bloco Da Lama-Brésil). Cette image est extraite de la série Le Royaume, qui se présente comme le portrait d'une communauté imaginaire. Des corps semblent émerger des représentations du passé (époque médiévale, renaissance, une ancienne société…), comme sidérés. Leurs gestes suspendus pourraient renouer avec l’idée des cérémoniels liant un individu à un groupe. La boue anonymise les corps et les visages et forme une seconde peau de sédiments ancestraux qui les protègent, mais aussi une gangue qui les figent dans un rôle. Les corps recouverts paraissent épais, grossiers, tout comme ce monde qui menace de perdre ses contours. Marie Quéau, Sans titre, extrait de la série Le Royaume, Centre Photographique d'Île-de-France (@cpif_), Pontault-Combault (77), Projet de soutien à la création « Après », TRAM Réseau art contemporain Paris / Île-de-France et diffusé dans The Art Newspaper en juillet 2020 @theartnewspaper.france #réseauTRAM #cpif #mariequéau #ProjetAprès #soutienàlacréation #artcontemporain

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APRÈS > 30 cartes blanches confiées par TRAM à des artistes et auteur·e·sDes formes humaines, corps allongés,…

Publiée par Tram Réseau art contemporain Paris / Ile-de-France sur Mardi 7 juillet 2020