TaxiTram 8 juillet 2017
Abbaye de Maubuisson > La maison rouge, fondation antoine de galbert > frac île-de-france, le plateau
Abbaye de Maubuisson
Désert de Stéphane Thidet
Stéphane Thidet crée des univers ordinaires où s’opèrent des décalages, des pas de côté. Ses œuvres mettent en scène sa vision de la réalité en l’imprégnant de fiction et de poésie. S’appuyant sur des situations de la vie courante, il y décrit la notion d’instabilité face à l’érosion du temps et de l’action qui mène à leur disparition. Ses différentes pièces sont le résultat d’un simple geste qu’il applique à des objets, des situations. Son travail tient à la fois de la sculpture et de l’installation. Pour son exposition personnelle à l’abbaye de Maubuisson, Stéphane Thidet a pensé trois œuvres contextuelles qui ont pour point commun leur rapport au sol, au paysage, au géologique, à une idée de l’épure en écho à cet ancien lieu cistercien qui accueille ses nouvelles pièces.
La maison rouge, fondation antoine de galbert
I did it my way d’Hélène Delprat
La maison rouge présente, pour la première fois à Paris, une grande exposition consacrée au travail d’Hélène Delprat, artiste qui exprime une voix singulière d’une richesse et d’une inventivité toujours renouvelées.
Dix ans après la projection dans Le vestibule de W.O.R.K.S & D.A.Y.S, Hélène Delprat a pensé spécialement pour les espaces de La maison rouge, l’exposition I dit it my way (J’ai fait ce que j’avais à faire). Des miroirs et des films sombres, des immenses peintures aux titres hilarants, des voix de cinéma, des dessins radiophoniques, des têtes d’oiseaux, des photocopies, Louis XIV, Judex de Georges Franju ou bien encore le curieux rituel de la tonsure… Voilà ce qui nous attend en ce « jeu lugubre », grave et drôle à la fois. Hélène Delprat aime à parler de l’Extension du Pire, de la monstrueuse laideur ou beauté des choses, des sorcières de Macbeth, des acteurs, du ridicule qui sommeille en nous, du rire…
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Inextricabilia, enchevêtrements magiques
Commissaire : Lucienne Peiry
Rien ne semble relier a priori une sculpture d’Art Brut de Judith Scott, une statuette de divination Nikisi du Congo, un reliquaire allemand du XVIIIe et des photographies votives captives dans un filet d’Annette Messager. Emanant de contrées, de cultures, d’expressions et d’époques différentes, ces créations entretiennent néanmoins de surprenantes parentés quant aux matériaux et aux techniques utilisées et au processus de création mis en œuvre. Les analogies sont frappantes dans la manière de lier, de ligoter, d’enchevêtrer ficelles de chanvre, cheveux, cordons de cuir, fils d’or, brins d’herbe, raphia, cordes ou bandelettes de tissu. Qu’elles soient végétales, organiques ou métalliques, ces fibres assemblées – ingénieusement cousues ou entrelacées, nouées avec force, prises dans des enchevêtrements inextricables – composent des objets hautement symboliques. En effet, les ressemblances entre ces productions ne sont pas que formelles et stylistiques : chacune de ces pièces est dotée de valeurs réparatrices, purificatrices ou protectrices afin de conjurer le mal. Elles jouent dès lors un rôle spirituel, religieux ou magique. Leurs auteurs pensent-ils établir grâce à elles une relation entre l’ici-bas et l’au-delà ?
L’exposition Inextricabilia propose de démêler ces enchevêtrements, ces entortillements, ces entrelacs qui donnent forme au sensible, à l’indicible et à l’insaisissable. Elle invite le public à un vagabondage parmi des créations aux multiples confluences qui provoquent une réaction physique, engendrant une sympathie tissulaire, presque épidermique.
frac île-de-france, le plateau
Sous les nuages de ses paupières de Kaye Donachie
À travers ses peintures, Kaye Donachie distille et remet en lumière les représentations ancrées dans l’Histoire de certaines figures féminines et leur attachement à un lieu. La sensation viscérale de la couleur, le contour et l’intensité de la surface donnent leur dimension narrative à ses peintures. Kaye Donachie revisite les figures et les lieux qui agissaient tels des aimants faisant converger idées et expériences pour des modes de vie et esthétiques d’avant-garde. Des sites emblématiques tels que la French Riviera ou Monte Verità en Suisse ont été des enclaves qui représentaient à la fois une retraite artistique et un refuge singulier. Ses peintures utilisent le portrait et le paysage pour incarner les philosophies réformistes, tissant ainsi un contre-récit du genre féminin.
L’exposition a été conçue en incluant les oeuvres de plusieurs artistes historiques provenant de diverses collections. Ici, les photographies, dessins et films (James Broughton, Claude Cahun, Josette Exandier, Florence Henri, Lee Miller) qui apportent un éclairage à l’oeuvre de Kaye Donachie, forment la trame d’un récit dans lequel les espaces entre les images se dissolvent les uns dans les autres à la manière d’un poème elliptique ou d’une conversation au fil du temps.