12 - 12 - 2015, 11:00
Jumpologies : Images du saut, de la gymnastique à l’extase
Journée d’étude sous la direction de Joséphine Jibokji, Barbara Le Maître, Natacha Pernac et Jennifer Verraes
Dans le cadre de l'exposition "Philippe Halsman Étonnez-moi !"
En partant de la « jumping picture gallery » réalisée par Philippe Halsman au cours des années 1950, et après avoir re-situé le travail du photographe vis-à-vis des médias de masse aussi bien que de « l’usine à rêves » hollywoodienne, cette journée d’étude se propose d’élaborer une sorte d’iconographie du saut cheminant au travers des médiums photographique, cinématographique et pictural.
Inscrit dans la perspective d’un renouvellement du portrait, le saut réitéré par les modèles d’Halsman devait favoriser la « tombée du masque » et l’apparition d’une expression non (ou moins) maîtrisée par le sujet. Ainsi, l’exécution du mouvement est concomitante d’une perte de contrôle : dépossession psychique, dont le visage consigne les effets. À l’autre bout du « spectre iconographique », le champion de saut à ski de La Grande extase du sculpteur sur bois Steiner (Werner Herzog, 1973) commue, pour sa part, l’exploit sportif en quête spirituelle. Entre l’envol des sujets photographiés et celui du personnage filmé, entre la gymnastique des uns et l’extase de l’autre, plusieurs figures du saut se laissent repérer, dont on peut supposer qu’elles engagent, chaque fois, une articulation singulière et changeante entre le corps et l’esprit.
Joséphine Jibokji Doctorante en Histoire de l’art contemporain à l’université Paris-Sorbonne, ATER en Études cinématographiques à l’université de Poitiers, Joséphine Jibokji écrit une thèse sur les « Simulacres cinématographiques » soutenue par la Cinémathèque française. Elle a notamment publié des textes sur Alain Resnais et Jacques Demy.
Barbara Le Maître Professeur en Études cinématographiques à l’université Paris Ouest Nanterre, Barbara Le Maître a écrit Entre film et photographie. Essai sur l’empreinte (Presses Universitaires de Vincennes, 2004) et Zombie – une fable anthropologique(Presses Universitaires de Paris Ouest, 2015). Elle a également co-dirigé Preserving and Exhibiting Media Art. Challenges and Perspectives (avec J. Noordegraaf, C. Saba, V. Hediger, Amsterdam University Press, 2013), Cinéma muséum. Le musée d’après le cinéma (avec J. Verraes, Presses Universitaires de Vincennes, 2013), et Tout ce que le ciel permet en cinéma, photographie, peinture et vidéo (avec B.N Aboudrar, Presses Sorbonne Nouvelle, 2015).
Natacha Pernac Maître de conférences en Histoire de l’art moderne à l’université Paris Ouest Nanterre, Natacha Pernac consacre ses recherches à la Renaissance italienne et plus particulièrement dans les axes suivants : l’histoire des représentations du corps, la théorie de la représentation de la peinture, l’historiographie de l’art et sa réception, ainsi que l’analyse des interactions artistiques (Paragone, Peinture-Cinéma). Elle a notamment publié La Peinture représentée avec Robert Bared aux éditions Hazan (2013) et a co-organisé avec J. Jibokji, B. Le Maître et J. Verraes le colloque « Musées au cinéma » (Paris INHA, Jeu de Paume, décembre 2014).
Jennifer Verraes Maître de conférences en Études cinématographiques à l’université Paris 8 – Vincennes – St Denis, Jennifer Verraes a co-dirigé Cinéma muséum. Le musée d’après le cinéma (avec B. Le Maître, Presses Universitaires de Vincennes, 2013). Elle a publié des articles dans différentes revues (Trafic, Cinema & Cie. International Film Studies Journal, Vertigo), ainsi que contribué à des ouvrages collectifs (Images contemporaines, Aléas, 2009), et traduit l’ouvrage du théoricien américain Fredric Jameson, Fictions géopolitiques : cinéma, capitalisme, postmodernité (Capricci, 2011).