Réseau artcontemporainParis / Île-de-France

Du 24 - 10 - 2020 au 09 - 01 - 2021

to Thomas >>> fermeture exceptionnelle

UNIQUEMENT SUR RENDEZ-VOUS :  ygrec@ensapc.fr 

Artistes : Jimmy Beauquesne, Bady Dalloul, Jesse Darling, Marijke De Roover, Ilya Fedotov Fedorov, Olivia Hernaïz, Candice Lin, Adrian Mabileau Ebrahimi Tajadod, Simon Martin, Dala Nasser, Josèfa Ntjam, Bassem Saad, Hanna Zubkova

Commissaires : Lucas Morin & Sasha Pevak

L’exposition to Thomas développe des récits d’attachement, de dépendance, de colère et de résistance à partir d’une histoire d’amour ordinaire. Elle est pensée comme une adresse à un amant du passé, un certain Thomas à la fois autobiographique et fictif qui pourrait avoir bien d’autres noms. Comme autant de chapitres d’un étrange roman à l’eau de rose, les œuvres de l’exposition font suite à des conversations entre commissaires et artistes où chacun·e investit et transforme son propre Thomas.
Les artistes prennent à bras le corps les émotions et les enjeux politiques qui les produisent et les affectent. Chaque artiste a travaillé à partir de « son Thomas », le faisant surgir de son histoire personnelle en résonance avec les récits et les émotions des commissaires. Jimmy Beauquesne, Simon Martin et Josèfa Ntjam offrent des réponses directes à l’invitation en réalisant leurs œuvres spécialement pour l’exposition. Ils et elles adoptent un ton résolument intimiste et se focalisent sur le sentiment amoureux. Les œuvres de Jesse Darling, Marijke De Roover et Adrian Mabileau Ebrahimi Tajadod, dotées d’humour ou d’autodérision, s’attardent sur la rencontre amoureuse – moment qui peut réveiller notre saboteur·se intérieur·e. Ilya Fedotov-Fedorov et Bady Dalloul se penchent sur les états d’impuissance et de perte de contrôle : le premier en figeant un acte brutal d’une violence inouïe, le second en examinant minutieusement la notion de destin, liant avec attention actes quotidiens, astres, et systèmes de domination.
to Thomas mobilise les luttes sociales, les conditions de travail et les subjectivités queer et minoritaires pour interroger la construction collective des émotions. Les œuvres de Dala Nasser et de Bassem Saad offrent une approche à la fois personnelle et politique : adressées à des êtres chers, faisant usage d’éléments autobiographiques jusque dans les matières mêmes des sculptures, elles questionnent le lien entre mémoire, soin et coercition. Enfin, prenant acte du fait que les émotions ne naissent et n’agissent qu’en relation avec le collectif, Olivia Hernaïz, Candice Lin et Hanna Zubkova ont choisi d’adapter leurs œuvres en s’adressant au contexte de l’exposition, c’est-à-dire à l’école, à ses étudiant·e·s, et à celles et ceux qui la font vivre. Toutes questionnent le travail émotionnel et politique qui s’y opère au quotidien, et proposent des méthodes d’analyse, de survie et de résistance.
Entre l’euphorie amoureuse, le deuil de la perte, l’impuissance, la colère et la rage, to Thomas est un ensemble de gestes profondément intimes. Souvent mises de côté – trop personnelles ou trop singulières, trop fortes ou trop désordonnées – les émotions permettent pourtant aux artistes et aux commissaires de rendre leur travail partageable et accessible, tout en explorant les régimes visuels et politiques complexes qui les déterminent.