Réseau artcontemporainParis / Île-de-France

01 - 12 - 2015, 20:00

Le film et son double. Du film performatif
Séance #5

Rabih Mroué & Stephen Wright

Le film et son double. Du film performatif. Cycle de rencontres et de débats publics

Programmation complète de l’évènement
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The Pixelated Revolution
par Rabih Mroué

Conférence non académique, 60 min

« Les Syriens filment leur propre mort ». Voici comment débute The Pixelated Revolution, à partir de quelques vidéos au cours desquelles nous sommes témoins du tir d’un sniper ou simplement d’un des soldats des forces du régime sur le caméraman.
Ces vidéos montrent les moments du contact oculaire entre sniper et caméraman, lorsque la ligne de tir de l’arme et l’objectif de la caméra se croisent. Cette conférence-vidéo non–académique s’interroge en premier lieu sur la manière dont les Syriens filment leurs images « ici et maintenant », réfléchit sur la relation entre cet acte de documentation photographique et la mort et questionne la façon dont nous percevons ces vidéos « maintenant, mais là-bas »…

Cette conférence, donnée en anglais, a été commandée et produite par et pour la dOCUMENTA 13 à Kassel, co-produite par Berlin Documentary Forum – HKW/ Berlin 2012, The 2010 Spalding gray Award (Performing Space 122) à New York, The Andy Warhol Museum à Pittsburg, On the Boards à Seattle et le Walker art Center à Minneapolis.

L’Imperformatif
par Stephen Wright

Conférence, 45 min

On comprend aisément l’attrait du performatif : arracher la puissance d’agir du sujet au paradigme de représentation qui la tenait captive. Mais à la lumière de son emploi inflationniste depuis quelques années, force est de reconnaître que les forces de rationalité stratégique se sont emparées de la performativité, faisant d’elle leur principal mode de capture et d’accumulation, nous invitant en permanence à performer nos subjectivités pour mieux les capturer et les monétiser, voire à « performer l’opposition », nous soustrayant peut-être à la besogne de… faire opposition. Face à cet horizon du tout-performatif, l’imperformatif radical — le refus de se laisser déposséder de sa puissance de ne pas agir, la volonté d’échapper aux mécanismes de capture performative pour mieux agir à l’ombre —, longtemps resté le refuge des seuls braconniers, oisifs, déserteurs, squatteurs et autres adeptes du minimum syndical, semble soudain constituer le seul modus operandi réaliste.