Réseau artcontemporainParis / Île-de-France

Du 16 au 23 - 05 - 2018

Virgule, ou tout simplement brigands

Sara Favriau

Vernissage le mercredi 16 mai de 18h à 20h.

À 19h, Et ronde et rond petit patapon, performance de Sara Favriau avec Muriel Bourdeau, Marion Delplancke, Charles Essombe, Chloé Favriau, Joachim Lorca, Élodie Mignot, Jérémie Paul, Élodie Paul et Sylvain Riejou.

Une proposition d’Audrey Illouz avec les étudiants du Master International de l’IESA et de Sylvie Boulanger dans le cadre de la résidence artistique en entreprise initiée par le Cneai.

Ebène de Makassar, palissandre, olivier, buis… Autant d’essences de bois utilisées par l’artiste Sara Favriau à l’occasion de son exposition personnelle Virgule, ou tout simplement brigands au Cneai. Autant de matériaux à l’origine des boutons réalisés par la Compagnie Française du Bouton, entreprise pantinoise qui fournit depuis cinquante ans les grandes marques de luxe. En 2017, l’artiste est invitée en résidence au sein de l’entreprise. Son attention se porte sur ces objets fraîchement façonnés, aussi utiles qu’ornementaux, et sur les machines qui servent à les fabriquer.

Le bois est un des matériaux de prédilection de l’artiste. Dans des projets antérieurs, comme la redite en somme, ne s’amuse pas de sa répétition singulière(Palais de Tokyo, 2016) et ou, prologue pour une chimère (château de Chaumont sur Loire, 2017), l’artiste s’était attaquée à des bois sans qualité au façonnage parallélépipédique simple et standardisé – tasseaux ou poutres – qu’elle rechargeait d’une dimension sculpturale ancestrale, flirtant autant avec les arts décoratifs qu’avec le minimalisme.

À l’inverse, au cours de sa résidence pantinoise, les objets à portée de main étaient à la fois précieux et ouvragés, de forme circulaire et le plus souvent destinés à être vus en deux dimensions une fois cousus. La gageure consistait donc désormais à les dépouiller de leur fonction. La contrainte, volontairement assignée par l’artiste, était alors de taille ; le matériau impliquant un changement d’échelle saisissant. L’artiste revisite ainsi ses gestes de sculpteur à une micro-échelle, n’hésitant pas à taillader, entailler, lacérer ou évider la matière sur de toutes petites surfaces. 

Du motif de la colonne à la sculpture moderne, l’artiste inreprète avec humour l’histoire de la sculpture sans rien abandonner de l’esprit absurde qui caractérise son travail et dont les titres de ses expositions sont les témoins. À l’instar du calembour duchampien, si les « ecchymoses » qu’entrainent les matériaux violentés sont de mise, il s’en échappe toujours des « mots exquis ». 

Audrey Illouz

 

Samedi 19 mai À 14h30
Rencontre avec l’artiste Sara Favriau, Philippe Normand, de la compagnie française du bouton, et de Sylvie Boulanger, directrice du Cneai