05 - 12 - 2015, 10:00
Héritages et modalités des pratiques artistiques coopératives
Journée d’étude conçue par Stéphanie Airaud, Céline Poulin, et Marie Preston
Alors que les pratiques artistiques de co-création engagées dans le champ social connaissent un intérêt grandissant dans les pays anglo-saxons depuis une quinzaine d’années, elles ont été étrangement absentes des analyses critiques, historiques et théoriques en France jusqu’à très récemment. Pourtant héritières, dans le contexte français, des mouvements d’éducation populaire par leur aspiration à la coopération, à l’émancipation, à l’expérience collective et à l’ambition politique, cette absence nous a conduit à une méconnaissance de ces manières de faire de l’art. Conscients des écueils inhérents à ces pratiques, dont les débats sur le bien fondé rejouent ceux des années 80 entre le culturel et le socioculturel, les artistes intègrent aujourd’hui dans leurs travaux une dimension réflexive et autocritique qu’il nous faut prendre en compte.
Fort de ces constats, cette première journée de réflexion se propose d’identifier et de catégoriser les différentes poïétiques à l’œuvre dans certaines pratiques en co-création, de les analyser et d’en transmettre les spécificités en éclairant leurs origines historiques et leur actualité afin d’en déterminer l’effectivité et l’esthétique. Elle s’articulera autour de deux axes : les processus de création collectif entre intimité et sphère publique (de la conversation à la co-création) et leurs héritages envers l’éducation populaire.
Cette journée s’inscrit, d’une part, dans la continuité du « Micro-Séminaire » pendant lequel huit curateurs impliqués dans des projets « hors-les-murs » avaient été invités par Céline Poulin à débattre des enjeux de leurs pratiques et plus largement des pratiques collaboratives et hors des espaces dédiées. D’autre part, notre programme de recherche poursuit le travail engagé lors du colloque international « Participa(c)tion » qui avait eu lieu au MAC VAL en décembre 2013 sous la direction de Stéphanie Airaud. Ces deux événements ont fait l’objet de publication réunissant contributions d’historiens, d’artistes, de critiques et des traductions de Claire Bishop et Maria Lind, entre autres. Enfin, cette journée entre en relation avec le travail artistique et de recherche que Marie Preston effectue, notamment dans le cadre de son cours sur les pratiques collaboratives à l’université Paris 8.